Dubai Telegraph - Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

EUR -
AED 3.93398
AFN 71.761178
ALL 96.184036
AMD 414.757133
ANG 1.930797
AOA 977.344039
ARS 1063.26447
AUD 1.6327
AWG 1.919874
AZN 1.823654
BAM 1.922361
BBD 2.163055
BDT 128.0231
BGN 1.950805
BHD 0.403604
BIF 3103.394723
BMD 1.071059
BND 1.410158
BOB 7.403157
BRL 6.437177
BSD 1.071354
BTN 90.109743
BWP 14.246064
BYN 3.505982
BYR 20992.764993
BZD 2.159418
CAD 1.490176
CDF 3046.092941
CHF 0.938826
CLF 0.037481
CLP 1034.17195
CNY 7.68849
CNH 7.625188
COP 4730.33401
CRC 547.766748
CUC 1.071059
CUP 28.383075
CVE 108.483828
CZK 25.362489
DJF 190.348672
DKK 7.456672
DOP 64.77229
DZD 143.330274
EGP 52.696227
ERN 16.065892
ETB 129.544769
FJD 2.417277
FKP 0.819541
GBP 0.833054
GEL 2.907955
GGP 0.819541
GHS 17.565143
GIP 0.819541
GMD 76.582255
GNF 9243.243099
GTQ 8.268179
GYD 224.129287
HKD 8.327465
HNL 26.862018
HRK 7.378561
HTG 140.976466
HUF 411.343578
IDR 17006.281764
ILS 4.011728
IMP 0.819541
INR 90.31794
IQD 1403.087864
IRR 45083.569503
ISK 148.309377
JEP 0.819541
JMD 169.383653
JOD 0.759698
JPY 165.172898
KES 138.166733
KGS 92.323836
KHR 4364.567395
KMF 482.566019
KPW 963.953253
KRW 1502.626776
KWD 0.328708
KYD 0.892762
KZT 525.268307
LAK 23497.972802
LBP 95893.737729
LKR 313.946128
LRD 204.545587
LSL 18.614715
LTL 3.16256
LVL 0.647873
LYD 5.178605
MAD 10.491073
MDL 19.133995
MGA 4942.939611
MKD 61.607203
MMK 3478.759277
MNT 3639.460001
MOP 8.575159
MRU 42.730537
MUR 49.825952
MVR 16.50489
MWK 1858.82609
MXN 22.145749
MYR 4.716412
MZN 68.413986
NAD 18.604608
NGN 1790.800738
NIO 39.398908
NOK 11.914176
NPR 144.175786
NZD 1.80278
OMR 0.412364
PAB 1.071256
PEN 4.041642
PGK 4.295485
PHP 63.067727
PKR 297.651766
PLN 4.362367
PYG 8377.281239
QAR 3.899194
RON 4.975603
RSD 117.015356
RUB 105.374312
RWF 1461.996133
SAR 4.02355
SBD 8.889072
SCR 14.586835
SDG 644.238629
SEK 11.667094
SGD 1.429784
SHP 0.819541
SLE 24.366729
SLL 22459.577469
SOS 611.574969
SRD 37.385286
STD 22168.767915
SVC 9.373945
SYP 2691.069258
SZL 18.604814
THB 36.716456
TJS 11.409432
TMT 3.748708
TND 3.327242
TOP 2.508523
TRY 36.695886
TTD 7.266534
TWD 34.630034
TZS 2918.636739
UAH 44.432813
UGX 3933.541225
USD 1.071059
UYU 44.574646
UZS 13704.205318
VEF 3879969.083263
VES 46.486825
VND 27188.843845
VUV 127.15836
WST 3.000235
XAF 644.736107
XAG 0.031752
XAU 0.000394
XCD 2.894592
XDR 0.802631
XOF 645.312921
XPF 119.331742
YER 267.577403
ZAR 19.017431
ZMK 9640.817422
ZMW 28.898062
ZWL 344.880702
  • AEX

    -5.7400

    877

    -0.65%

  • BEL20

    -6.4000

    4260.57

    -0.15%

  • PX1

    -44.4400

    7362.4

    -0.6%

  • ISEQ

    -125.2300

    9813.72

    -1.26%

  • OSEBX

    -18.1900

    1414.43

    -1.27%

  • PSI20

    -235.7400

    6312.6

    -3.6%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    16.4400

    2850.93

    +0.58%

  • N150

    -31.0300

    3269.88

    -0.94%

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question
Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question / Photo: STRINGER - AFP

Mondial-2022: neutre en carbone ou "aberration écologique", un bilan climatique en question

Ses organisateurs promettent d'en faire un tournoi neutre en carbone mais la Coupe du monde de football au Qatar, qualifiée d'"aberration écologique" par ses détracteurs, s'annonce beaucoup plus nocive pour le climat que prévu.

Taille du texte:

"Nous sommes engagés à assurer une Coupe du monde de football totalement neutre en carbone. Nous y arriverons en mesurant, réduisant et compensant toutes les émissions de gaz à effet de serre associées au tournoi", a promis Hassan Al-Thawadi, le secrétaire général du Comité d'organisation du Mondial.

Cet engagement peine pourtant à convaincre et des personnalités ont annoncé vouloir boycotter la Coupe du monde en raison de son bilan écologique et humain. L'ancienne star de Manchester United Eric Cantona a dénoncé une "aberration écologique, avec tous ces stades climatisés" ainsi qu'une "horreur humaine", tandis que plusieurs grandes villes françaises ont renoncé à installer des écrans géants pour diffuser les matchs.

La promesse de neutralité carbone est "de la poudre aux yeux", juge Julien Jreissati, directeur de programme pour Greenpeace au Moyen-Orient. Ce "n'est pas une réponse à l'urgence climatique et peut être considéré comme du greenwashing/sportswashing", selon lui.

"Cette publicité autour de la neutralité carbone est trompeuse et n'est pas fidèle à l’impact climatique réel que l'événement va avoir", abonde Gilles Dufrasne, auteur d'un rapport sur le sujet pour l'ONG basée en Belgique Carbon Market Watch.

Selon un rapport commandé par la Fifa, la compétition devrait générer 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, contre 2,1 millions lors de la précédente édition en Russie, en 2018. La vaste majorité (95%) provient d'émissions indirectes, liées essentiellement au transport, à la construction des infrastructures et au logement.

Mais ce bilan des émissions est incomplet, juge Carbon Market Watch, qui estime que l'empreinte carbone de la construction des stades pourrait avoir été sous-estimée d'un facteur huit: il faudrait comptabiliser 1,6 million de tonnes de CO2 et non 0,2 million.

Une différence majeure qui reflète un choix méthodologique: le Qatar juge en effet que les stades seront utilisés après la Coupe du monde, et donc que leur impact sur l'environnement n'est pas attribuable au seul événement, tandis que Carbon Market Watch pense l'inverse. La pleine utilisation des stades après 2022 dans un pays de 2,4 millions d'habitants est sujette à caution, estime l'ONG.

Hôte de la Coupe d'Asie de football à l'été 2023, le Qatar, lui, annonce qu'un stade sera entièrement démonté et que les sept autres seront partiellement dédiés à d'autres usages pour le grand public, écoles, bureaux, hôtels etc.

- "Enorme erreur" -

La climatisation des stades, souvent retenue comme symbole de gâchis énergétique et environnemental, ne pèse pourtant pas lourd dans le bilan. "C'est relativement minime comparé aux émissions totales de la construction des stades ou aux émissions totales du transport aérien", confirme Gilles Dufrasne.

Compte tenu de l'impact climatique de la construction des infrastructures, certains observateurs pensent qu'un pays mieux équipé aurait dû être choisi.

"Une énorme erreur a été commise en décembre 2010 au moment de l'attribution de la Coupe du monde face à un pays (les Etats-Unis, NDLR) qui avait toutes les infrastructures", estime Gilles Paché, spécialiste de logistique et professeur à l'université d'Aix-Marseille.

"On partait avec le Qatar sur rien, ex nihilo. On partait sur un événement de taille mondiale fondé sur du sable", ajoute-t-il, alors que "les Etats-Unis étaient vraiment bien équipés" en stades et en hôtels.

Pour atteindre la neutralité, les organisateurs promettent aussi que les émissions du tournoi seront intégralement compensées: ils vont acheter des crédits carbone, correspondant en théorie à une réduction des émissions équivalente à celles du Mondial, réalisées par des tierces parties (par exemple avec des projets d'énergie renouvelable en Turquie).

"La compensation carbone crée une diversion, car elle véhicule l'illusion qu'une solution qui ne nécessiterait pas d'efforts de réduction d'émissions de gaz à effet de serre impliquant des décisions politiques ambitieuses est possible", critique Julien Jreissati. "Nous devons réduire les émissions à la source le plus rapidement possible", estime-t-il.

Pour les prochaines Coupes du monde, Gilles Dufrasne propose une "réflexion systémique" plutôt que de chercher à verdir l'événement à la marge: "réfléchir à la fréquence" ou par exemple "répartir les matches à travers le monde pour jouer dans un stade qui est le plus proche pour les deux équipes qui s’affrontent".

I.Viswanathan--DT