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Le trafic doit reprendre "progressivement" vendredi à partir de 18H à la gare du Nord de Paris, paralysée après la découverte dans la nuit à Saint-Denis d'une bombe de 500 kg de la Seconde guerre mondiale, a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot.
"Les opérations" de déminage "sont enfin terminées, elles se sont passées dans de bonnes conditions", a déclaré le ministre à la presse depuis le centre national des opérations ferroviaires peu après 16H.
"Elles ont demandé la mobilisation de beaucoup de moyens: près de 300 policiers étaient mobilisés pour pouvoir sécuriser le périmètre, des écoles ont été évacuées, des personnes ont été confinées. [...] Nous ne pouvions pas faire autrement", a-t-il ajouté.
Il a souligné que "ce n'était pas une opération anodine". "Une bombe de 500 kilos avec 200 kilos d'explosifs à l'intérieur, c'est assez rare. On est ravis et soulagés que tout ceci soit terminé".
"L'autoroute A1 été rouverte immédiatement. A partir de 18H, progressivement le plan de transport va reprendre, toute la partie nord de notre pays a été paralysée. L'objectif est de pouvoir être le plus près possible à partir de 18H, et plus sûrement à partir de 20H, du plan de transport habituel qui aurait dû se tenir sans cet événement exceptionnel", a mis en avant M. Tabarot.
"Demain matin, l'objectif c'est qu'on soit sur un plan de transport tout à fait normal", a précisé à ses côtés le PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel.
"Pour les TER, RER et Transiliens, il n'y aura pas le même nombre de trains que d'habitude", a-t-il prévenu, estimant "qu'une matinée en gare du Nord, c'est habituellement de l'ordre de 300.000 voyageurs sur TER et RER, et 15.000 sur trains longue distance".
Aucun TGV, Eurostar, RER ni TER ne circule depuis vendredi matin à la gare du Nord, l'une des premières d'Europe.
Tous les trains Eurostar en provenance et à destination de Paris sont annulés, a indiqué l'entreprise ferroviaire franco-britannique, qui prévoit, en revanche, un trafic normal samedi.
Dans le hall de la gare du Nord, du côté du RER, les voyageurs sont désabusés, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est pas de chance si cela vous arrive, mais je ne veux pas monter dans un train qui passe sur une bombe de la Seconde Guerre mondiale qui n'a pas explosé", a jugé auprès de l'AFP Owen Pritchard, touriste qui tente de rentrer au Royaume-Uni, mais dont l'Eurostar a été annulé.
C'est au cours de travaux réalisés dans la nuit de jeudi à vendredi que l'engin explosif de 500 kg a été découvert, à 2,5 km de la gare du Nord. La bombe était située à environ 200 m au nord du boulevard périphérique parisien.
Deux cents riverains ont été évacués par la police, a indiqué le préfet de Seine-Saint-Denis, qui avait demandé aux habitants de Saint-Denis et Saint-Ouen qui habitent à moins de 500 m du lieu de la bombe de se confiner.
Une partie du boulevard périphérique et de l'autoroute A1 avait également été fermée pendant l'opération de déminage, selon la préfecture de police de Paris.
La ville de Paris, en lien avec la préfecture de police, a d'ailleurs décidé de ne pas activer pendant l'après-midi la voie réservée au covoiturage sur le périphérique.
- Les cars "pris d'assaut" -
Marion, 43 ans, qui devait se rendre à Londres pour rendre visite à des amis, raconte avoir essayé de se rabattre sur un vol. "Mais c'est hors de prix, et puis de toute manière, on ne peut même pas aller à l'aéroport Charles-de-Gaulle" du fait de l'arrêt de la circulation du RER B vers le Nord, se désole-t-elle.
La SNCF invitait les usagers à "reporter leur voyage". Le RER B est reporté à la Plaine-Stade de France et à Aulnay-sous-Bois, tandis que les lignes K et H sont respectivement reportées à Mitry et à Saint-Denis.
Des trains à destination de Lille, Dunkerque et Valenciennes sont reportés gare de Lyon à Paris, précipitant de nombreux voyageurs dans les bouches du métro.
Certains voyageurs se sont également redirigés vers les cars longue distance : l'opérateur Flixbus s'est dit "pris d'assaut" depuis l'interruption du trafic, affichant complet sur ses lignes de car entre Paris et Bruxelles, Londres et Amsterdam.
Ce n'est pas la première fois que la découverte d'une bombe de la Seconde guerre mondiale vient paralyser le réseau ferroviaire à Paris. En 2019, un obus retrouvé dans les Hauts-de-Seine avait interrompu le trafic entre la gare de Saint-Lazare et la proche banlieue ouest de Paris.
La gare du Nord est l'une des plus fréquentées d'Europe, avec plus de 226 millions de voyageurs en 2023, selon les chiffres de la SNCF.
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O.Mehta--DT