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L'entreprise américaine Intuitive Machines a annoncé jeudi que sa sonde s'étant posée un peu plus tôt sur la Lune n'avait probablement pas aluni à la verticale comme espéré, une déconvenue qu'elle avait déjà connue l'an passé.
"Nous ne pensons pas avoir la correcte orientation à la surface de la Lune", a déclaré Steve Altemus, directeur général de l'entreprise texane, lors d'une conférence de presse commune avec la Nasa, pour qui la sonde transportait des instruments.
Une annonce aux airs de déjà-vu: début 2024, Intuitive Machines avait déjà réussi à poser un engin sur la Lune, devenant la première société privée à réussir une telle prouesse, mais sa sonde s'était toutefois retrouvée inclinée et abîmée après une descente mouvementée.
Si l'entreprise et l'agence ont confirmé que cette nouvelle sonde, nommée Athena, s'était posée jeudi sur la surface lunaire autour de 17H30 GMT, le lieu précis de son alunissage et son état opérationnel sont encore en cours d'évaluation.
En réaction, l'action d'Intuitive Machines a chuté de 20% sur les marchés.
Le fait que l'appareil puisse être incliné pourrait conduire, entre autres, à une production d'énergie moins élevée que prévue, a prévenu M. Altemus. Ce qui aurait pour effet de limiter les expériences et démonstrations que l'entreprise et la Nasa ambitionnaient de mener.
- Futures missions humaines -
Les manoeuvres d'alunissage sont extrêmement complexes, en raison notamment de l'absence d'atmosphère, qui rend les parachutes inopérants. Avant qu'Intuitive Machines n'y parvienne en février 2024, seule une poignée de pays, à commencer par l'Union soviétique en 1966, y étaient parvenus.
Dimanche, une autre entreprise texane, Firefly Aerospace, a réussi cette opération en faisant alunir sans encombre sa sonde Blue Ghost, également envoyée pour le compte de la Nasa.
L'agence spatiale américaine a choisi il y a plusieurs années de charger le secteur privé de l'envoi de matériel et de technologies sur la Lune afin de faire baisser le coût des missions et d'accélérer leur cadence.
Haute de plus de 4 mètres, Athena transporte plusieurs instruments scientifiques destinés notamment à forer le sol à la recherche d'eau et d'autres ressources.
A bord également: un petit robot nommé Grace -- en l'honneur de la mathématicienne américaine Grace Hopper -- capable de bondir et ainsi d'explorer des zones difficiles d'accès.
Un autre engin doit tester la mise en place d'un réseau cellulaire 4G. Autant d'expériences destinées à approfondir les connaissances scientifiques et à préparer le terrain pour de futures missions humaines, dans le cadre d'Artémis, le programme phare de la Nasa.
- Ambitions spatiales -
La sonde Athena visait un alunissage sur un terrain montagneux, à environ 160 kilomètres du pôle sud de la Lune, objet de nombreuses convoitises car on y trouve de l'eau sous forme de glace. En 2023, la sonde indienne Chandrayaan-3 était devenue la première au monde à alunir dans cette région.
L'entreprise et la Nasa envisageaient initialement de mener des expériences "pendant environ dix jours avant que la nuit lunaire ne s'installe sur le pôle sud de la Lune, rendant Athena inutilisable".
Ce nouvel alunissage américain survient au moment où les incertitudes autour du programme Artémis ne cessent de croître du fait du scepticisme manifesté par le président Donald Trump sur l'utilité de repasser par la Lune avant d'aller sur Mars.
Le républicain a répété mardi soir au Congrès sa volonté de planter le drapeau américain sur la planète rouge.
Le programme Artémis, victime de retards et de complications, a pour objectif d'établir une présence humaine durable sur la Lune, alors que d'autres pays, à commencer par la Chine, grande puissance rivale des Etats-Unis, ambitionnent également d'y envoyer des hommes et d'y construire une base dans les prochaines années ou décennies.
I.Mansoor--DT