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L'ancien Premier ministre socialiste grec Costas Simitis, décédé dimanche à Athènes à l'âge de 88 ans, a été inhumé jeudi avec les honneurs d'un chef d'Etat à la suite d'un deuil national de quatre jours.
Artisan de l'adhésion de la Grèce à la zone euro en 2001, Premier ministre de 1996 à 2004, Costas Simitis a été enterré dans le grand cimetière d'Athènes, après une cérémonie officielle à la cathédrale orthodoxe de la capitale.
La présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis, le chef du parti socialiste Pasok, Nikos Androulakis et de nombreux hommes politiques ont assisté à la cérémonie, avant d'accompagner à pied le cercueil au cimetière d'Athènes, sur un parcours de 1,5km.
Sa femme Daphné et ses deux filles, habillées en noir, ont précédé le cortège d'environ trois cent personnes, selon un journaliste de l'AFP.
"C'était un leader qui a marqué l'histoire, un leader modeste et progressiste", a affirmé à l'AFP Alexandra Kroupi, une retraitée sexagénaire.
Costas Simitis fut parmi les membres fondateurs du Pasok (Mouvement panhellénique socialiste), créé en 1974 par Andreas Papandréou, après la chute du septennat de la dictature des colonels.
Il avait assumé de nombreuses portefeuilles ministériels dans les gouvernements socialistes d'Andreas Papandréou des années 80 et 90, avant de lui succéder à la présidence du Pasok (1996-2004) et d'être élu Premier ministre pour deux mandats successifs.
Européen convaincu, appartenant au courant "rénovateur"du Pasok, cet économiste et juriste, qui avait fait ses études en Allemagne et au Royaume-Uni, a œuvré pour "moderniser" et "réformer" la Grèce.
Pour répondre aux critères requis pour l'entrée de la Grèce dans la zone euro, il n'avait ainsi pas hésité à adopter des mesures de rigueur impopulaires à la fin des années 90 en dépit de l'opposition d'une partie de la gauche.
Lors de l'élargissement de l'Union européenne (UE) en 2004, il s'était battu pour l'entrée de Chypre, pays toujours divisé entre le Sud et le Nord, après l'invasion turque de 1974.
"Costas Simitis est entré dans l'histoire. C'était un adversaire noble", a déclaré jeudi Kyriakos Mitsotakis, président du parti de droite Nouvelle-Démocratie, louant son administration et son dévouement à l'Europe.
Costas Simitis est décédé dimanche dans sa maison secondaire à Agioi Theodoroi, une station balnéaire située à 70 km d'Athènes. Il ne souffrait pas de problème de santé particulier.
I.Uddin--DT