Dubai Telegraph - Décollage d'un nouvel alunisseur privé américain

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Décollage d'un nouvel alunisseur privé américain
Décollage d'un nouvel alunisseur privé américain / Photo: Gregg Newton - AFP

Décollage d'un nouvel alunisseur privé américain

Après des soucis techniques la veille, une fusée transportant l'alunisseur d'une jeune entreprise américaine, qui espère devenir la première société privée à réussir à se poser sur la Lune, a décollé dans la nuit de mercredi à jeudi.

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Le décollage de la fusée Falcon 9 de SpaceX a eu lieu à 01H06 du matin jeudi en Floride (06H06 GMT).

Une première tentative de lancement avait dû être abandonnée dans la nuit de mardi à mercredi. L'opération est plus délicate que les décollages habituels pour SpaceX, qui doit remplir l'alunisseur de son carburant cryogénique (méthane et oxygène liquides), juste avant de remplir sa propre fusée.

Un problème concernant la température du méthane a été rencontré lors de la première tentative, poussant au report.

La mission, nommée IM-1, emporte l'alunisseur développé par l'entreprise texane Intuitive Machines, fondée en 2013.

Après le décollage, l'alunisseur doit se détacher de l'étage supérieur de la fusée et être mis sous tension. Puis la communication devra être établie avec la salle de contrôle d'Intuitive Machines, située à Houston au Texas.

Une première poussée du moteur est ensuite prévue, afin de vérifier son fonctionnement et d'ajuster la trajectoire vers la Lune.

Le voyage sera rapide: si tout se passe comme espéré, l'appareil tentera de se poser sur la Lune la semaine prochaine, le 22 février.

L'Inde et le Japon ont récemment réussi à se poser sur la surface lunaire, devenant les quatrième et cinquième pays à réussir l'opération, après l'Union soviétique, les Etats-Unis et la Chine.

Mais plusieurs entreprises privées, y compris une autre société américaine, ont elles échoué à reproduire cette prouesse.

Si Intuitive Machines y parvient, il s'agirait d'une étape historique pour le secteur spatial, qui marquerait en outre le premier atterrissage d'un engin américain sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans.

- Pôle sud lunaire -

Le modèle de l'alunisseur envoyé est nommé Nova-C, et mesure plus de quatre mètres de haut. L'exemplaire utilisé pour cette première mission a été baptisé Odysseus.

Il emporte six cargaisons privées, dont des sculptures de l'artiste contemporain Jeff Koons représentant les phases de la Lune.

Mais il transporte surtout six instruments scientifiques de la Nasa, principale cliente pour ce voyage.

La mission s'inscrit dans un nouveau programme nommé CLPS, mis sur pied par l'agence spatiale américaine, qui a chargé des sociétés privées d'emporter sur la Lune du matériel scientifique, afin d'y préparer le retour d'astronautes.

En s'appuyant sur le secteur privé, la Nasa dit pouvoir envoyer davantage de matériel, plus fréquemment et pour moins cher qu'avec des véhicules lui appartenant.

Le contrat signé par la Nasa pour cette première mission d'Intuitive Machines s'élève à 118 millions de dollars.

Le lieu d'atterrissage prévu est un cratère près du pôle sud de la Lune, encore peu exploré.

Le pôle sud lunaire est important pour la Nasa, car c'est là qu'elle souhaite faire atterrir ses astronautes à partir de 2026 au plus tôt, dans le cadre des missions Artémis.

La raison: il s'y trouve de l'eau sous forme de glace, qui pourrait être exploitée.

Les six instruments scientifiques embarqués doivent permettre d'étudier cet environnement particulier.

Quatre caméras observeront par exemple la phase de descente et la poussière projetée lors de l'atterrissage, afin de comparer ses effets à ceux des alunissages d'Apollo, réalisés plus près de l'équateur.

- Plusieurs missions prévues -

Une première entreprise américaine, Astrobotic, elle aussi sous contrat avec la Nasa pour le programme CLPS, avait échoué à atteindre la Lune en janvier.

Un nouvel essai d'Astrobotic, ainsi que deux autres missions d'Intuitive Machines (IM-2 et IM-3), sont d'ores et déjà prévus cette année.

Une troisième société américaine, Firefly Aerospace, doit elle aussi tenter l'aventure en 2024.

Les essais d'autres compagnies, israélienne et japonaise, s'étaient eux soldés en 2019 et 2023 par des crashs.

Y.Sharma--DT