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Deux des principaux traitements anti-Covid, Evusheld et Ronapreve, perdent en efficacité contre les infections au variant Omicron, mais cette diminution est nettement moins marquée face à sa déclinaison BA.2, montre une étude relayée lundi par l'Institut Pasteur.
"L'efficacité clinique de ces traitements contre l'infection Omicron est (...) probablement moins bonne que contre Delta", précédent variant dominant, a résumé le chercheur Olivier Schwartz, qui a codirigé cette étude, dans un communiqué.
Ce travail, publié fin mars dans la revue Nature Medicine, s'est penché sur la capacité de deux traitements, Ronapreve et Evusheld, à agir contre l'infection au variant Omicron, devenu largement dominant dans le monde depuis la fin 2021.
Ces traitements, respectivement développés par les laboratoires Roche et AstraZeneca, sont des anticorps de synthèse. Les deux sont utilisés préventivement chez des patients n'étant pas en mesure d'être vaccinés, même si Ronapreve est aussi employé comme traitement curatif.
L'arrivée d'Omicron a changé la donne car son profil laisse craindre qu'il soit plus résistant à ces traitements. Pour s'en assurer, les chercheurs ont mesuré en laboratoire à quel point ce variant résistait dans le sang d'une trentaine de patients bénéficiant de ces traitements.
"L'activité neutralisante de Ronapreve contre Omicron, et dans une moindre mesure celle d'Evusheld, est réduite chez ces patients", conclut cette étude.
Ce déclin est toutefois beaucoup moins marqué face au sous-variant BA.2 d'Omicron que face à BA.1, sa première incarnation à s'être principalement diffusée. Or, BA.2 semble actuellement en mesure de prendre le pas sur son grand frère.
Cette étude se base sur des travaux in vitro, ce qui limite les conclusions à en tirer dans la vie réelle.
Les chercheurs font toutefois état de quelques infections, dont l'une grave, chez les patients observés, ce qui laisse penser que les traitements perdent en efficacité clinique, même si l'échantillon observé est d'une taille très réduite.
Plusieurs autorités sanitaires, comme en France, avaient de toute façon quasiment renoncé à l'emploi de Ronapreve, dont la chute d'efficacité ne faisait déjà guère de doute.
En revanche, la situation est plus complexe avec Evusheld, qui semble toujours susceptible de conférer une protection satisfaisante face à Omicron, en particulier BA.2.
Fin mars, au lendemain de la publication de cette étude, l'autorité française du médicament, l'ANSM, a ainsi décidé de modifier ses préconisations sur Evusheld. Elle recommande désormais une première dose plus élevée, dans l'idée que cela puisse compenser la perte d'efficacité face à Omicron.
I.Mansoor--DT