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Après avoir fait fonctionner le rein d'un porc génétiquement modifié sur un humain en état de mort cérébrale durant une durée record de deux mois, l'équipe scientifique américaine ayant réalisé cette transplantation a annoncé jeudi avoir, comme prévu, mis fin à l'expérience.
"Nous avons beaucoup appris ces deux derniers mois grâce à des observations détaillées et des analyses, et nous avons de bonnes raisons d'être optimistes pour l'avenir", a déclaré dans un communiqué le Dr. Robert Montgomery, directeur de l'Institut de transplantation de l'hôpital NYU Langone de New York, où a été réalisée la procédure.
De telles transplantations d'organes d'animaux sur des humains, appelées xénogreffes, pourraient offrir une solution à la pénurie chronique de dons de rein. Plus de 100.000 Américains sont actuellement sur liste d'attente pour une greffe d'organe, dont près de 88.000 attendent un rein.
Le 14 juillet dernier, le rein d'un porc a été transplanté sur un homme en état de mort cérébrale qui avait fait don de son corps à la science. Le porc avait été génétiquement modifié afin que l'organe ne soit pas immédiatement rejeté par l'organisme humain.
Alors qu'au bout d'un mois, aucun signe de rejet n'avait été observé, les scientifiques ont indiqué jeudi qu'un processus de rejet léger avait été observé par la suite, ce qui a nécessité l'intensification des traitements immunosuppresseurs.
Davantage de résultats seront publiés dans les prochains mois, a indiqué le communiqué de NYU Langone.
Plusieurs xénogreffes ont été réalisées par cette équipe ces dernières années, dont la première mondiale d'une transplantation de rein de porc sur un humain, en septembre 2021. Mais tous leurs essais avaient jusqu'ici été assez courts.
L'expérience réalisée cet été a elle duré 61 jours au total, un record.
"Pour créer une source illimitée d'organes, nous devons apprendre à gérer les transplantations d'organes de porcs chez les humains", a répété jeudi le Dr. Robert Montgomery. "Les tester sur des défunts nous permet d'optimiser le régime d'immunosuppresseurs, et le choix de modifications des gènes, afin de rendre les futurs essais plus sûrs."
D'autres essais sur des défunts sont prévus.
H.Hajar--DT