AEX
3.1700
Alphabet (Google) a ravi le marché mardi avec 74,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 18,4 milliards de bénéfice net au deuxième trimestre, des résultats meilleurs qu'attendu par les analystes dans un contexte économique peu propice aux dépenses publicitaires.
Son action prenait plus de 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Les ventes d'espaces publicitaires sur YouTube et ses recettes dans le cloud (informatique à distance) sont aussi ressorties au-dessus des prévisions du marché.
YouTube a récolté 7,7 milliards de dollars, et Google Cloud, 8 milliards de dollars, soit une progression de 27% sur un an pour cette filiale.
Avec un bénéfice opérationnel proche de 400 millions de dollars, l'activité confirme l'essai après avoir réalisé son premier profit au premier trimestre.
Malgré ces résultats encourageants aux yeux des investisseurs, le numéro un mondial de la publicité numérique subit de nombreux vents contraires, de l'inflation aux forts taux d'intérêt et à la concurrence de TikTok.
Autant de facteurs qui pèsent sur les dépenses des annonceurs sur le moteur de recherche et sur YouTube.
"Depuis que YouTube a enregistré son premier déclin sur un an de ses recettes publicitaires au troisième trimestre 2022, la plateforme peine à rebondir, malgré les tactiques pour améliorer la monétisation des +Shorts+", a commenté Evelyn Mitchell-Wolf, analyste d'Insider intelligence, évoquant le format de vidéos courtes et divertissantes copié sur Tiktok.
- "Lauriers" -
"Même la recherche en ligne, le cœur de métier de Google, est en mauvaise posture alors que les dépenses supplémentaires des annonceurs vont principalement vers des plateformes de commerce en ligne comme Amazon (...) Google ne peut pas se reposer sur ses lauriers", a-t-elle insisté.
Les analystes ont avant tout les yeux rivés sur la course effrénée à l'intelligence artificielle (IA), même s'il va falloir plusieurs trimestres avant que les nouveaux produits en cours de déploiement n'aient un impact sur les résultats des grandes entreprises.
Après les "performances solides des sociétés de la tech au premier semestre (...), Wall Street veut savoir ce que cette révolution de l'IA signifie pour le secteur dans les mois et années qui viennent", estime Dan Ives de Wedbush.
La sortie en novembre de l'interface ChatGPT - conçue par la startup californienne OpenAI, principalement financée par Microsoft - a lancé une course ultra rapide à l'IA générative, entre enthousiasme exubérant et inquiétudes apocalyptiques.
Google et Microsoft ont ainsi ajouté à leurs logiciels de bureautique et de communication, pour les professionnels ou le grand public, des outils capables de produire du texte et/ou des images sur simple requête en langage courant.
La réponse de Google à ChatGPT, Bard, déjà disponible en anglais dans 180 pays dans le monde, pourra bientôt converser dans 40 langues. Elle doit devenir multimédia, c'est-à-dire être capable d'intégrer des images dans les questions des internautes et dans ses réponses.
Les enjeux sont tels que Sergey Brin, cofondateur de Google qui a passé la main il y a plusieurs années, est de retour dans les bureaux plusieurs fois par semaine, d'après le Wall Street Journal.
Selon Dan Ives, l'IA va représenter un marché de 800 milliards de dollars et les dépenses dans cette technologie pourraient accaparer entre 8 et 10% des budgets informatiques des entreprises en 2024, contre 1% cette année.
G.Rehman--DT