Dubai Telegraph - "Ca brûlait autour", témoignent les rescapées du soulèvement du ghetto de Varsovie

EUR -
AED 3.954374
AFN 73.348848
ALL 98.691551
AMD 416.266262
ANG 1.938555
AOA 982.416211
ARS 1068.856121
AUD 1.6224
AWG 1.937901
AZN 1.833154
BAM 1.964608
BBD 2.171817
BDT 128.543918
BGN 1.956161
BHD 0.405833
BIF 3174.260764
BMD 1.076612
BND 1.436654
BOB 7.432322
BRL 6.116983
BSD 1.075612
BTN 91.018065
BWP 14.496724
BYN 3.520116
BYR 21101.591542
BZD 2.168201
CAD 1.494003
CDF 3087.722665
CHF 0.943408
CLF 0.037591
CLP 1037.250577
CNY 7.706605
CNH 7.664717
COP 4751.087932
CRC 551.457001
CUC 1.076612
CUP 28.530213
CVE 110.761581
CZK 25.290903
DJF 191.546991
DKK 7.457265
DOP 64.798709
DZD 143.762206
EGP 53.087407
ERN 16.149177
ETB 129.082422
FJD 2.416127
FKP 0.82379
GBP 0.833045
GEL 2.933745
GGP 0.82379
GHS 17.565753
GIP 0.82379
GMD 76.980398
GNF 9276.590078
GTQ 8.301217
GYD 225.04897
HKD 8.368277
HNL 27.132138
HRK 7.416811
HTG 141.524502
HUF 407.755518
IDR 16924.337706
ILS 4.015644
IMP 0.82379
INR 90.824062
IQD 1409.078107
IRR 45330.740949
ISK 148.313887
JEP 0.82379
JMD 170.390754
JOD 0.763423
JPY 165.859046
KES 138.764335
KGS 92.779172
KHR 4371.599352
KMF 493.761114
KPW 968.950389
KRW 1499.410384
KWD 0.330326
KYD 0.896394
KZT 530.294729
LAK 23486.863207
LBP 96323.561584
LKR 314.946159
LRD 205.993538
LSL 19.125993
LTL 3.178955
LVL 0.651232
LYD 5.21232
MAD 10.629556
MDL 19.238072
MGA 5003.338707
MKD 61.527961
MMK 3496.793174
MNT 3658.326972
MOP 8.613377
MRU 42.531287
MUR 50.008822
MVR 16.580793
MWK 1865.127346
MXN 21.624475
MYR 4.740338
MZN 68.80085
NAD 19.125993
NGN 1804.595095
NIO 39.587853
NOK 11.825343
NPR 145.624827
NZD 1.794674
OMR 0.414511
PAB 1.075622
PEN 4.05842
PGK 4.316352
PHP 63.112599
PKR 298.869356
PLN 4.340228
PYG 8362.413844
QAR 3.921984
RON 4.975774
RSD 117.008331
RUB 105.482017
RWF 1460.721772
SAR 4.044487
SBD 8.972388
SCR 14.650584
SDG 647.58067
SEK 11.633668
SGD 1.427625
SHP 0.82379
SLE 24.439655
SLL 22576.007977
SOS 614.744687
SRD 37.502695
STD 22283.690866
SVC 9.411935
SYP 2705.019768
SZL 19.115524
THB 36.856191
TJS 11.45576
TMT 3.778907
TND 3.370511
TOP 2.521534
TRY 36.854635
TTD 7.293564
TWD 34.701889
TZS 2933.767504
UAH 44.595207
UGX 3958.748402
USD 1.076612
UYU 44.760677
UZS 13757.680314
VEF 3900082.853073
VES 47.075092
VND 27319.024764
VUV 127.81755
WST 3.015788
XAF 658.898825
XAG 0.031917
XAU 0.000396
XCD 2.909597
XDR 0.805898
XOF 658.904973
XPF 119.331742
YER 268.964501
ZAR 18.817344
ZMK 9690.812532
ZMW 29.15042
ZWL 346.668565
  • AEX

    1.4900

    876.92

    +0.17%

  • BEL20

    32.2300

    4272.88

    +0.76%

  • PX1

    30.2200

    7399.85

    +0.41%

  • ISEQ

    31.3100

    9814.96

    +0.32%

  • OSEBX

    10.3200

    1424.69

    +0.73%

  • PSI20

    0.0000

    6333.95

    0%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    25.3700

    2876.32

    +0.89%

  • N150

    43.8300

    3314.62

    +1.34%

"Ca brûlait autour", témoignent les rescapées du soulèvement du ghetto de Varsovie
"Ca brûlait autour", témoignent les rescapées du soulèvement du ghetto de Varsovie / Photo: JANEK SKARZYNSKI - AFP

"Ca brûlait autour", témoignent les rescapées du soulèvement du ghetto de Varsovie

La mort, la terreur, la faim... 80 ans après l'insurrection du ghetto de Varsovie, deux survivantes nonagénaires ne cessent de raconter le sort que leur ont réservé les nazis allemands.

Taille du texte:

Krystyna Budnicka, née Kuczer, 90 ans, se rappelle bien le moment de l'insurrection: "J'ai senti que ça brûlait autour de moi".

"On sentait la chaleur des murs qu'on ne pouvait pas toucher (...) comme dans un four à pain", dit-elle à l'AFP à Varsovie, ville où elle vit toujours.

Le ghetto de Varsovie avait été créé par les Allemands un an après l'invasion de la Pologne en 1939.

Sur un peu plus de trois kilomètres carrés, les nazis ont entassé jusqu'à 450.000 juifs, pour les exterminer par la faim et les maladies, ou les déporter vers le camp de la mort de Treblinka, à 80 kilomètres à l'est de Varsovie.

Le 19 avril 1943, quelques centaines de combattants juifs attaquèrent les nazis, préférant mourir l'arme à la main plutôt que prendre le chemin des chambres à gaz.

Au début du soulèvement, quelque 50.000 civils se cachaient toujours dans des caves et bunkers.

Les Allemands réprimèrent l'insurrection et mirent le feu à tout le quartier.

- Il fallait leur faire du mal -

Lorsque l'insurrection a éclaté, Mme Budnicka avait dix ans et vivait déjà depuis plusieurs mois dans un bunker construit par ses frères sous son immeuble au coeur du ghetto. Toute sa famille de dix personnes, ainsi que d'autres, s'y cachaient en espérant survivre à la terreur allemande.

"Je me sentais faible, impuissante, abattue, envahie par la torpeur, se souvient-elle, comme si tout se passait en dehors de moi. Je serrais ma mère dans mes bras, j'avais peur, j'avais faim, j'étais faible, c'est surtout la faim qui rendait faible( ...) Rien ne dépendait de moi".

Quand la révolte a commencé, Halina Birenbaum vivait, elle aussi, avec sa famille dans un bunker "avec l'espoir que la guerre allait se terminer et que nous allions sortir".

Elle est restée bloquée sous la terre pendant trois semaines "avec juste de l'eau, du sucre et un peu de confitures", raconte cette femme de 93 ans qui vit aujourd'hui en Israël.

"Nous étions serrés et il fallait garder le silence, nous sentions la fumée car les Allemands brûlaient le ghetto, rue après rue", se rappelle-t-elle.

"Cette révolte était du suicide, on ne pouvait pas gagner mais il fallait leur faire du mal" (aux nazis), insiste Mme Birenbaum.

Finalement, sa famille a été dénoncée et a dû fuir le bunker.

A la surface "il ne restait plus rien du ghetto", souligne-t-elle.

Envoyée avec sa famille au camp de Majdanek, elle est transférée par la suite dans la camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, puis dans celui de Ravensbrück.

Mme Budnicka s'est sauvée du bunker par les égouts. Affaiblis et incapables de marcher, ses parents, accompagnées de sa soeur, y sont restés pour toujours.

"Maman m'a dit de continuer (...) Je considère cela comme son testament signifiant que je dois poursuivre, et vivre", dit-elle encore.

Sortie des égouts, elle était exténuée de fatigue et de faim. "J'ai dû reapprendre à marcher, car je suis restée sous terre pendant huit mois" sans bouger, se rappelle-t-elle.

Toute sa famille la plus proche a péri dans l'Holocauste. "Je ne les ai pas pleurés, parce je n'ai plus de larmes", déclare-t-elle.

- "Au grand dam" d'Hitler -

Depuis des années, les deux femmes témoignent de leur sort, surtout auprès des jeunes.

"A l'issue de la guerre, je me souviens de m'avoir dit qu'après ce qu'il venait d'arriver, cela n'avait plus le droit de recommencer, que le monde a appris quelque chose", indique Mme Budnicka, "mais très vite il s'est avéré que si".

"Aucun enfant au monde ne mérite un tel sort (...) Pourquoi ai-je dû subir tout cela? Parce qu'un type comme Hitler n'était pas content qu'un enfant juif vive et il s'est imaginé qu'il fallait le tuer", s'insurge-t-elle, "mais je continue à vivre, à son grand dam".

Depuis 1986, Mme Birenbaum voyage sur le site de l'ancien camp d'Auschwitz. Le 18 avril, elle prendra part à la Marche des vivants, organisée depuis des années, en hommage aux victimes de l'Holocauste.

"C'est important de raconter et de dire que la guerre et la haine d'autrui empoisonnent tout", insiste-t-elle, "je dis aux jeunes que la vie est au dessus de tout, chaque jour, chaque minute, chaque instant compte, il faut garder espoir, se battre pour vivre, pour être libre".

K.Javed--DT