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Militantes pour l'écologie dans leur pays, elles regrettent que la biodiversité récolte si peu d'attention: Prisca, Flavia et Eshadi sont déterminées à faire entendre la voix des jeunes des pays du Sud auprès des négociateurs de la COP15 sur la biodiversité.
- "Il faut parler de biodiversité", dit Prisca Daka, Zimbabwe
Ses promenades enfant dans les parcs nationaux ont infusé si profondément en elle que le militantisme écologique est devenu une évidence pour Prisca Daka.
Depuis la coordinatrice régionale du Réseau mondial des jeunes pour la biodiversité (GYBN) en Afrique ne cesse de faire oeuvre de pédagogie.
"Je pense que nous ne parlons pas beaucoup de la biodiversité, qui est la toile de la vie, l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons", confie cette trentenaire du Zimbabwe, qui vit aujourd'hui aux Etats-Unis.
Elle oeuvre avec les communautés locales à la préservation du singe Samango, une espèce unique au Zimbabwe mais dont l'habitat est menacé par la déforestation et les plantations de bananes.
"L'extinction est éternelle, alors en tant que jeunes, nous attirons l'attention sur la crise de la biodiversité et montrons à quoi pourrait ressembler l'avenir si nous n'agissons pas maintenant."
Pour elle, il est essentiel également de reconnecter la nature et les hommes: "nous ne pouvons pas protéger la nature sans protéger les personnes, en particulier les communautés autochtones qui ont tant fait pour la biodiversité".
Déterminée, la jeune femme, cheveux longs tressés, se réjouit de voir l'implication "de jeunes africains" lors de cette COP et espère que cela "devienne la norme".
- "Notre parole doit être prise en compte", Eshadi Mendis, Sri Lanka
En tant que membre du GYBN au Sri Lanka, Eshadi Mendis, 30 ans, se concentre sur des projets de nettoyage des plages et des océans dans sa petite île. Elle plonge pour aller nettoyer les coraux.
"A cause de la situation géographique du Sri Lanka, toute la pollution intérieure se retrouve dans la mer", se lamente-t-elle. Une catastrophe pourtant peu connue dans son pays, également peu au fait des discussions actuelles sur la biodiversité.
"Nous devrions parler du climat et de la biodiversité ensemble. Pourquoi nous ne parlons que du changement climatique alors que des plantes et des animaux disparaissent?"
"Cela ne devrait pas être un combat de mots, ça devrait être un combat pour notre avenir. Les personnes plus âgées devraient savoir qu'elles ont le devoir d'être de bons ancêtres pour nous."
- "Soyez plus flexibles", Flavia Gonzales, Bolivie -
Flavia Gonzales a étudié la biologie pour comprendre "comment elle pouvait sauver la nature". En cours de route, elle s'est rendu compte que le meilleur moyen était justement de sensibiliser les gens à leur propre relation avec l'environnement.
"Petit à petit, on s'aperçoit que non seulement les animaux sont maltraités, mais que toute la nature est maltraitée". Aujourd'hui âgée de 24 ans, elle se consacre à l'éducation environnementale et à la sensibilisation des filles à leurs droits.
Pour comprendre l'importance de la biodiversité, un concept qu'elle considère comme très abstrait, "il faut avoir une idée de ce que sont les êtres vivants, pourquoi ils sont considérés comme des êtres vivants et y compris ceux que l'on ne voit pas", comme les millions d'organismes avec lesquels nous vivons dans une relation indivisible.
Et elle pense qu'il faut parler de la biodiversité dans les écoles, "comme c'est le cas pour le changement climatique", dit cette jeune femme aux tresses colorées, présente à Montréal avec le Global Youth Biodiversity Network.
Que dirait-elle aux négociateurs de l'accord sur la biodiversité ? "Être plus flexibles à tous égards et venir avec la volonté de s'engager sur des objectifs qui peuvent nous aider à nous améliorer en tant que société. "Sinon, à quoi bon ?"
Y.Chaudhry--DT