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Mohamed Salah qui "pleure" et Sadio Mané qui rit. La finale de la CAN a certainement laissé des traces que les deux coéquipiers à Liverpool doivent évacuer au moment d'affronter l'Inter Milan en huitième de finale aller de la Ligue des champions, mercredi (21h00).
Auteur du tir au but décisif (0-0, 4-2, aux t. a. b.) et héros du Sénégal, à qui il a offert son premier sacre continental, Mané a aussi été le bourreau des rêves de Salah qui a perdu deux finales (2017, 2021).
Les relations entre les deux hommes à l'égoïsme parfois forcené, tant ils sont obnubilés par le but, ont pu sembler un peu distantes par moments.
Leur association a pourtant rarement déçu lorsque le niveau de compétition s'élève, comme il est sur le point de le faire en C1.
L'impact physique et moral d'un tel épilogue en sélection reste cependant un point d'incertitude pour Salah.
"Perdre une finale est toujours très dur, je suis bien placé pour en parler, mais perdre en plus de cette façon est particulièrement difficile. Il est heureux d'être de retour, mais il est aussi énormément déçu", avait expliqué leur entraîneur Jürgen Klopp au sujet du moral de l'Egyptien.
- Deux joueurs à l'avenir incertain -
L'Allemand n'a pas semblé se faire beaucoup de soucis sur le fait que Salah dépassera cette désillusion.
"Est ce qu'il en tirera davantage de détermination ? Je ne pense pas que ce serait humain, je ne pense pas qu'il reste beaucoup d'espace pour mettre plus de détermination dans l'esprit de +Mo+", avait-il plaisanté, "mais cela le fera avancer et nous fera avancer".
Klopp s'était également dit impressionné par la force morale de Mané, qui avait raté un penalty dans le temps réglementaire avant de réussir sa tentative décisive à la CAN.
"Quand il a marché jusqu'au point de penalty, je me suis dit que ça devait être l'un des moments les plus difficiles dans une vie", avait admis le technicien.
"Il a fait face, il a maîtrisé (la pression) et il a, à juste titre, reçu toutes les louanges pour cela", avait-il ajouté.
A ce contexte très particulier s'ajoute aussi l'incertitude sur l'avenir des deux joueurs, en fin de contrat en juin 2023.
Les négociations pour prolonger Salah s'éternisent alors que Mané semble de plus en plus tenté par un autre défi, un scénario auquel le recrutement de Luis Diaz cet hiver, qui évolue dans la même zone que lui, donne du poids.
Les deux joueurs semblent en tout cas avoir envie de laisser cela derrière eux rapidement.
- Burnley pour oublier Yaoundé -
Dimanche, une semaine après la finale, ils étaient titulaires pour affronter la lanterne rouge Burnley dans le vent, la pluie et le froid qui ont dû faire passer le match de Yaoundé pour un lointain souvenir.
Distancé par Manchester City dans la course au titre national mais avec une belle avance sur Chelsea, troisième à sept longueurs, Liverpool pourrait reporter une bonne partie de ses ambitions de la saison sur un jardin européen un peu délaissé ces dernières années.
Finalistes en 2018, vainqueurs en 2019, les Reds restent sur une élimination décevante en huitièmes contre l'Atlético en 2020 et une autre frustrante en quart contre le Real (défaite 3-1 puis 0-0) l'an dernier.
Ils ont survolé le groupe B qui était probablement le plus relevé, avec l'Atlético Madrid, Porto et l'AC Milan, remportant tous leurs matches et inscrivant 17 buts, soit presque trois par rencontre en moyenne.
Depuis, ils ont enregistré neuf victoires, quatre nuls et une seule défaite, continuant à avancer sur des bases très élevées.
Mais ils devront évidement se méfier de l'Inter, qui a terminé deuxième du groupe D derrière le Real Madrid, et engagé dans une féroce lutte à trois avec l'AC Milan et Naples en championnat. Ce qui promet sans doute des étincelles mercredi soir en Lombardie.
Y.Rahma--DT