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Quatre ans après la mésaventure de la robe, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron se sont libérés du mauvais souvenir de Pyeongchang en dominant la danse rythmique, record du monde en prime, aux Jeux de Pékin samedi. Leur quête d'or olympique est idéalement lancée.
Avant la danse libre programmée lundi matin - et traditionnellement leur point fort -, Papadakis et Cizeron (26 et 27 ans), costumes bordeaux avec jeu de transparence, ont été récompensés par 90,83 points au bout de leur prestation sur le thème imposé des musiques urbaines.
Mieux que leur précédent record du monde (90,03 pts fin 2019) et près de deux points devant les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (88,85, record personnel), les champions du monde et doubles champions d'Europe en titre. Les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue se sont classés troisièmes (87,13).
Le soupir de soulagement poussé par Papadakis à la fin de leur performance ne trompait pas.
"On était très déçu après le programme court il y a quatre ans. On ne voulait pas revivre ce sentiment, avoue-t-elle. On voulait être heureux de ce qu'on avait fait."
"Il y a beaucoup de soulagement, parce que c'est beaucoup de stress de performer ici. Il y a aussi beaucoup de bonheur d'avoir pu performer à la hauteur de nos attentes et d'avoir pu prendre du plaisir sur la glace", complète Cizeron.
Au contraire de ce qu'ils avaient vécu sur la glace olympique de Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018, quand le haut de la robe de la patineuse s'était détaché dès les premières secondes de leur danse courte. Ils avaient bien dominé la danse libre le lendemain mais c'est autour du cou des Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, leurs rivaux N.1 et partenaires d'entraînement à Montréal, que la médaille d'or avait été passée.
- Superstition -
Pas de scénario catastrophe cette fois. Alors qu'ils patinaient dans l'avant-dernier groupe et que cinq duos devaient encore s'élancer, Papadakis et Cizeron ont dépassé les 90 points avec leur danse rythmique inspirée par le waacking, né dans les clubs gay de Los Angeles dans les années 1970.
"On est super content de la performance", apprécie Papadakis.
"On était très stressé. On n'a pas connu des dernières années faciles, on a manqué des compétitions, tout ne s'est pas passé comme on le voulait", a-t-elle rappelé.
Il faut dire que les JO-2022 arrivent au bout d'une deuxième moitié d'olympiade pas ordinaire pour Papadakis et Cizeron.
Les danseurs français sont restés vingt mois sans patiner entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d'Europe (leur seule depuis les JO-2018) et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyages inhérentes pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.
Depuis leur retour à l'automne, ils ont remporté les trois compétitions internationales auxquelles ils ont participé mais ont préféré, par précaution sanitaire, renoncer aux Championnats d'Europe il y a un mois. Si bien que c'était la première fois depuis plus de deux ans qu'ils se mesuraient aux tous meilleurs danseurs mondiaux.
"Il y a une forme de libération, reconnaît Cizeron. L'entrée en matière, c'est toujours le plus stressant dans une compétition."
Leur reste désormais à faire la deuxième moitié du chemin lundi.
Jusque-là, la Chine leur a toujours réussi (premier Grand Prix gagné, premiers Mondiaux remportés en 2015).
"On n'est pas superstitieux, sourit Papadakis. Mais tout ce qu'on peut prendre de positif, on le prend !"
F.Saeed--DT