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La Suédoise Sara Hector a justifié son statut de grande favorite du géant des Jeux lundi à Yanqing, où la Française Tessa Worley a connu une nouvelle désillusion olympique.
Hector, déjà en tête après la première manche, a devancé avec un chrono de 1 min 55 sec 69/100e l'Italienne Federica Brignone, 2e à 28/100, et la Suissesse Lara Gut-Behrami, 3e à 72/100.
"Dingue. Je suis tellement fière que je ne trouve pas les mots (...) La journée a été si dense et j'ai été tellement nerveuse. C'est une émotion si forte, c'est fou", a confié la favorite de 29 ans, soulagée d'avoir surmonté la pression pour décrocher le titre le plus prestigieux de sa carrière.
Il y a quatre ans, alors au bord des larmes, elle avait terminé 10e du géant des JO-2018 et son meilleur résultat, en individuel, dans un Championnat du monde, était sa 7e place dans le géant des Mondiaux-2019.
Mais cet hiver, Hector est sans rivale en géant: elle domine la Coupe du monde de la spécialité avec trois victoires sur un total de quatre depuis ses débuts sur le circuit mondial.
"Toutes les pièces s'assemblent cette saison. Il y a le matériel, on travaille très dur avec mon technicien, le mental et la technique sur laquelle j'ai énormément travaillé."
Elle est devenue la quatrième Suédoise championne olympique après Pernilla Wiberg (géant 1992, combiné 1994), Anja Pärson (slalom, 2006) et Frida Hansdotter (slalom 2018).
"C'est son année. Elle skie superbement bien, elle est très posée, elle pousse très fort sur ses skis. Elle est très puissante, on sent qu'il ne peut pas lui arriver grand-chose", a salué Tessa Worley, surmontant sa propre déception.
- Un bel "oeuf" pour Worley -
Septième de la première manche à 1 sec 37/100e du meilleur chrono, la Haut-Savoyarde est, elle, partie à la faute sur la fin du second tracé, mais elle accusait déjà du retard sur ce qui était alors le meilleur chrono.
"Je n'ai pas de regrets par rapport à ça, parce que pour monter sur le podium il fallait vraiment faire une grosse grosse manche. J'ai pris les risques pour mais ça n'a pas fait", a-t-elle constaté.
Worley, 32 ans, s'est rapidement relevée et a rejoint l'aire d'arrivée où elle a rassuré sur sa chute: "je me suis pris le piquet dans le tibia, donc j'ai un bon oeuf, c'est en train de gonfler, on va voir comment on va le gérer, c'est un moindre mal car je pense qu'il n'y a rien de cassé, mais maintenant c'est un compte à rebours de quatre jours avant le super-G, où j'ai envie d'être à 100%, j'y pense déjà."
La double championne du monde de géant (2013 et 2017), porte-drapeau de la délégation française vendredi, poursuit son histoire contrariée avec les Jeux: en géant, sa discipline de prédilection, elle avait terminé 16e en 2010, était blessée en 2014 et s'était classée 7e en 2018.
Federica Brignone a elle enchaîné avec un deuxième podium olympique en géant, alors qu'elle était 3e à Pyeogchang en 2018.
Championne du monde en titre, la Suissesse Lara Gut-Behrami a aussi conquis sa 2e médaille olympique après le bronze de la descente en 2014.
La course s'est déroulée dans une ambiance mollassonne (une centaine de spectateurs), laissant entendre le cri de douleur de l'Américaine Nina O'Brien, évacuée sur civière après une chute et une glissade de près de 80 m.
La première manche avait été marquée par les éliminations de plusieurs candidates au podium, dont l'Américaine Mikaela Shiffrin, tenante du titre, partie à la faute après seulement quelques portes.
D.Farook--DT