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En dépit des polémiques et des appels au boycott, Pékin a donné le coup d'envoi des 24e Jeux olympiques d'hiver vendredi, les deuxièmes JO organisés dans la capitale chinoise, au cours d'une cérémonie d'ouverture joyeuse et colorée dans son célèbre "Nid d'Oiseau".
Là même où Pékin avait accueilli les Jeux d'été il y a quatorze ans, la mégapole a officiellement lancé sa quinzaine olympique lorsque la vasque en forme de flocon géant s'est embrasée dans le ciel de Pékin.
Ce sont deux jeunes sportifs chinois qualifiés pour ces Jeux, la fondeuse Dinigeer Yilamujiang, née il y a 20 ans dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, et le spécialiste de combiné nordique Zhao Jiawen, 21 ans, qui ont été les derniers porteurs de la flamme. Celle-ci, anormalement petite, doit briller jusqu'à la conclusion de ces Jeux le 20 février.
La pandémie a en effet obligé les organisateurs à limiter la présence de public pour ces Jeux, les deuxièmes de suite à se dérouler sous l'ombre du Covid-19, six mois à peine après les Jeux d'été de Tokyo qui avaient dû être reportés d'un an.
Le spectacle a démarré peu avant 20 heures locales lorsque le président chinois Xi Jinping a fait son entrée dans le stade, saluant de loin son homologue du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach.
La mise en scène grandiloquente de l'entrée du drapeau chinois, porté par des figurants représentants les 56 ethnies du pays, a ensuite laissé place au traditionnel défilé des athlètes.
- V de la victoire -
Débuté comme toujours par la Grèce, berceau de l'olympisme, il s'est déroulé avec un medley de musiques classiques mondialement connues en fond sonore, de Aïda (Verdi) à Carmen (Bizet) en passant par le Lac des Cygnes (Tchaïkovsky).
Comme souvent, il a été l'occasion pour plusieurs pays de se démarquer. Le porte-drapeau des Samoa a par exemple défilé en costume traditionnel, le torse nu et huilé comme ont pris l'habitude de le faire certaines îles du Pacifique depuis quelques éditions, malgré les températures négatives.
Les Français, menés par la skieuse Tessa Worley et le freestyleur Kevin Rolland, n'ont pas manqué de se faire remarquer en formant le V de la victoire pour leur entrée dans le stade.
"Cinq minutes avant d'entrer dans le stade, on s'est demandé ce que l'on pourrait faire pour se démarquer, s'est amusé Kevin Rolland. J'ai dit en rigolant: +On fait le V de victoire!+. Tout le monde a suivi. On a fait un entraînement express dans les couloirs, et puis on est rentré avec le V et ça a cartonné."
"+La victoire en face+, c'est le slogan des équipes françaises olympiques et paralympiques. On voulait montrer qu'on était tous sur la même longueur d'onde et qu'on était prêts", a ajouté Tessa Worley.
Les applaudissements ont été un peu plus sonores pour Taïwan, Hong Kong ou encore pour les sportifs russes, dont le président Vladimir Poutine était présent en tribunes.
La décision de plusieurs pays, Etats-Unis en tête, de boycotter diplomatiquement ces JO en raison du bilan de la Chine en matière de droits humains avait mis la politique au centre de l'attention dans les semaines précédant l'ouverture.
Mais le président du CIO Thomas Bach a exhorté les dirigeants du monde entier à respecter la traditionnelle trêve olympique en les appelant à "donner une chance à la paix".
I.Menon--DT