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Auteur d'une nouvelle meilleure performance mondiale de l'année en 9.76, Fred Kerley, a encore impressionné vendredi à Eugene (Oregon) en remportant ensuite le titre de champion des Etats-Unis, se positionnant comme le favori pour les Mondiaux d'athlétisme.
Le sprinteur de 27 ans, qui a couru avec un vent autorisé de 1,4 m/sec, a d'abord effacé en demi-finale le temps référence de 9.83 qu'il avait réalisé la veille en séries, devenant le 6e meilleur performeur de l'histoire, aux côtés de Trayvon Bromell et Christian Coleman. Parmi les sprinteurs américains, seuls Tyson Gay (9.69) et Justin Gatlin (9.74) ont couru plus vite que lui.
Le médaillé d'argent olympique du 100 m a ensuite remporté la finale dans le temps à peine moins rapide de 9.77, compostant de facto son ticket pour les Championnats du monde organisés sur cette même piste de Hayward Field (15-24 juillet).
"Mon très bon finish m'a permis de franchir la ligne d'arrivée en premier aujourd'hui", a commenté le médaillé d'argent olympique du 100 m, confiant néanmoins s'"attendre à être plus rapide" et "viser le record du monde d'Usain Bolt" (9.58).
Marvin Bracey, deuxième (9.85), et Trayvon Bromell, troisième (9.88) d'une finale courue sous les dix secondes par tous ses participants, se sont aussi qualifiés pour le rendez-vous du mois prochain.
- La surprise Jefferson -
Christian Coleman a été le seul à ne pas y prendre part, sans raison invoquée, alors qu'il s'était pourtant qualifié avec un temps de 9.87 en demi-finale.
Le sprinteur de 26 ans, qui avait manqué le rendez-vous de Tokyo l'été dernier en raison de sa suspension de 18 mois pour des manquements à ses obligations de localisation, est néanmoins qualifié d'office pour les Mondiaux en tant que tenant du titre, lui qui avait été sacré à Doha en 2019.
Chez les femmes, la ligne droite a également été impressionnante, en l'absence de Sha'Carri Richardson, qui, à la surprise générale, a échoué la veille à se qualifier dès les séries.
L'étudiante de troisième année Melissa Jefferson s'est imposée en 10.69, de loin son meilleur chrono personnel, à deux centièmes de la meilleure performance de l'année détenue par la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce.
"Faire un tel chrono c'est fou. Je pensais en être capable un jour, mais ici...", a-t-elle soufflé, émue.
Ce temps, qui aurait pu faire d'elle la sixième meilleure performeuse de l'histoire, n'a toutefois pas été homologué en raison d'un vent trop favorable (2,9 m/sec).
- Felix en sursis -
L'Américaine de 21 ans n'en a pas moins remporté son premier championnat national, en battant Aleia Hobbs (10.72) et Twanisha Terry (10.74), qui défendront aussi les couleurs américaines au Mondiaux. Une performance aussi remarquable qu'inattendue de la part de celle qui avait terminé huitième du 100 m aux championnats universitaires (NCAA) au début du mois.
Dans les autres épreuves du jour, le maître du lancer du poids Ryan Crouser a réalisé la "MPM" avec un jet à 23,12 m (à 25 cm de son record du monde), qui le qualifie logiquement pour les Mondiaux, dont il briguera un premier couronnement, lui qui avait fini 2e en 2019 à Doha, entre deux sacres olympiques (2016, 2020).
Parmi les cadors de leur disciplines, Michael Norman sur 400 m (44.28), Sydney McLaughlin sur 400 m haies (52.90) ou encore Athing Mu sur 800 m (1:57.55) ont aisément remporté leurs demi-finales.
Quant à Allyson Felix, elle s'est péniblement qualifiée pour la finale du 400, avec le 7e temps (51.32). La septuple médaillée d'or olympique, âgée de 36 ans, devra mieux faire samedi en finale pour participer à ses huitièmes Mondiaux, avant de prendre sa retraite sportive dans le courant de l'année.
"Je voulais juste me glisser dans cette finale et être prête (pour le relais) s'ils ont besoin de moi", a-t-elle réagi.
A.Hussain--DT