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Saint-Etienne peut craindre de lourdes sanctions jeudi devant la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP), qui doit se prononcer sur les débordements survenus fin mai au stade Geoffroy-Guichard après la relégation du club en Ligue 2.
L'instructeur chargé de faire la lumière sur "les graves incidents survenus" à l'issue du barrage perdu contre Auxerre doit remettre son rapport jeudi après-midi (16h30) à la commission, chargée de solder ce dernier dossier disciplinaire d'une saison 2021-2022 houleuse de bout en bout.
Le 29 mai au stade Geoffroy-Guichard, la relégation de l'ASSE, battue aux tirs au but par l'AJA (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 4), a été suivie de scènes de chaos: envahissement de la pelouse par des supporters des Verts en colère, puis jets de fumigènes et bousculade générale.
Selon le barème en vigueur, les sanctions applicables peuvent aller jusqu'à un huis clos total ou partiel, un retrait de points voire une mise hors compétition et même une rétrogradation.
Les mois écoulés ont montré que la commission de discipline, présidée par Sébastien Deneux, n'hésitait plus à prononcer des sanctions très lourdes en cas d'incidents graves, comme le retrait de points au classement.
Tel ce point retranché à Nice sur tapis vert après un envahissement de terrain contre Marseille suivi d'une bagarre générale, un retrait qui a ensuite coûté une qualification en Ligue Europa aux Aiglons, contraints de se contenter de la 5e place synonyme de Ligue Europa Conférence.
- "Surenchère" -
Si l'AS Saint-Etienne subissait un sort similaire, elle débuterait sa saison de Ligue 2 avec un handicap à combler, peut-être rédhibitoire pour l'objectif de remontée immédiate du club stéphanois... mais aussi pour l'intérêt prêté à l'homme d'affaires américain David Blitzer, candidat selon L'Equipe au rachat des Verts.
En outre, une éventuelle sanction d'un ou plusieurs matches de huis clos pénaliserait aussi les finances du club, déjà très fragiles, en le privant de billetterie.
Reste la question de l'efficacité réelle de ces sanctions collectives, alors que les ultras de Saint-Etienne, récidivistes, ont multiplié les débordements ces derniers mois, déclenchant à chaque fois des mesures de huis clos partiel ou total.
"On le voit avec Saint-Etienne, ça n'avance absolument à rien. Quelle est la prochaine étape ? Interdire à Saint-Etienne de jouer en championnat de Ligue 2 ? Fermer les tribunes pendant plusieurs saisons ? On est vraiment dans la surenchère", a déploré mardi Ronan Evain, directeur général de Football Supporters Europe (FSE).
La procédure judiciaire après les débordements de Geoffroy-Guichard, elle, se poursuit.
Plusieurs plaintes ont été déposées, notamment par le club. La régie commerciale de l'ASSE a estimé le montant des dégradations à 500.000 euros et la métropole stéphanoise, propriétaire du stade, a évalué les dégâts à plus de 80.000 euros.
G.Gopinath--DT