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La 76e draft NBA, jeudi, s'annonce incertaine, le géant longiligne Chet Holmgren menaçant de souffler à l'ailier fort Jabari Smith la première place, propriété du Orlando Magic, qui se cherche un sauveur.
Selon tous les pronostics, cette nouvelle cuvée sera marquée par les grands, avec trois intérieurs attendus sur le podium.
En l'état, Jabari Smith (2,08 m) est pressenti numéro un, l'ancien joueur universitaire d'Auburn ayant pour lui son tir extérieur redoutable et sa défense. Lors d'un point de presse, ce fils d'un ancien joueur NBA a lui même vanté sa "capacité à peser des deux côtés du terrain".
Il viendrait renforcer une équipe d'Orlando qui a décidé de reconstruire à l'été 2021 et a présenté, la saison dernière, le deuxième plus mauvais bilan de la Ligue.
Mais certains s'interrogent sur son dribble ou sa propension à marquer de près, et ces derniers jours, le milieu s'est davantage emballé pour Chet Holmgren, dont le potentiel fait fantasmer.
Cette perche de 2,13 m, mais 88 kg seulement, qui sort d'une saison avec l'université de Gonzaga, affiche une polyvalence très rare pour un joueur de sa taille.
"Je n'ai jamais eu quelqu'un comme lui", s'enthousiasme Jamie Dixon (Texas Christian University), qui l'a entraîné avec les U19 américains, champions du monde l'été dernier. "Jamais eu quelqu'un avec sa taille qui joue comme ça hors de la raquette."
- Couteau suisse -
"En termes de qualités techniques, c'est un genre de Kevin Durant, même s'il n'est pas Kevin Durant", ose James Jones (Yale), qui fut l'assistant de Jamie Dixon avec les U19. "La NBA est devenue une ligue orientée vers le jeu extérieur, donc je pense qu'il va pouvoir aller dans le périmètre et tirer à trois points."
L'ancien All-Star NBA Penny Hardaway, aujourd'hui entraîneur universitaire de Memphis, le compare, lui, à Kevin Garnett, un autre "seven-footer" (joueurs de 2,13 m et plus) aux aptitudes de couteau suisse.
Son physique interroge, néanmoins, Jamie Dixon anticipant qu'il ne "va pas gagner des masses de poids", même après son entrée en NBA, qui pourrait se faire sous le maillot du Oklahoma City Thunder (deuxième choix) ou des Houston Rockets (troisième), si Orlando passait son tour.
Les deux derniers MVP, Giannis Antetokounmpo et Nikola Jokic, sont aussi de grands intérieurs ultra-polyvalents, mais au physique nettement plus étoffé, tout comme la référence Dirk Nowitzki.
De Kristaps Porzingis à Ralph Sampson, les exemples de géants graciles à la carrière amputée par des blessures à répétition sont nombreux et le style de jeu agressif de Chet Holmgren présente un risque supplémentaire.
- Exercice divinatoire -
"Même s'il n'est pas puissant, il joue physique, il aime le contact", observe Jamie Dixon. "Il ne recule jamais."
Pour les franchises NBA, la draft devient chaque année, un exercice divinatoire de plus en plus délicat, car la plupart des jeunes joueurs américains ne passent qu'une seule saison en championnat universitaire, voire n'y vont pas du tout.
De plus en plus de basketteurs préfèrent ainsi passer par le système de formation de la NBA, qui réunit, depuis deux ans, plusieurs hauts potentiels dans une équipe spécifique de G League, son championnat de réserve.
D'autres choisissent aussi un détour par une ligue professionnelle hors des Etats-Unis, au niveau parfois difficile à évaluer.
Dans ce contexte, le profil du troisième mousquetaire de cette draft, Paolo Banchero (2,08 m), pourrait profiter à l'ancien intérieur de Duke, annoncé troisième choix mais parfois classé plus haut dans les prévisions.
Dense physiquement, doté de fondamentaux très aboutis, bon passeur, celui qui fut aussi quarterback au lycée est souvent présenté comme le joueur le plus à même d'avoir un impact immédiat sur son équipe.
Parmi les autres surprises possibles, le jeune Français Ousmane Dieng (2,08 m), annoncé dans le top 20, qui sort d'une saison dans la ligue australienne NBL, où il a terminé fort après des débuts difficiles.
D.Naveed--DT