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Arrivée aux Mondiaux de Budapest avec des ambitions réduites, la Française Marie Wattel est pourtant devenue vice-championne du monde du 100 m papillon dimanche. "Franchement, j'y croyais pas du tout!", a-t-elle reconnu après sa course.
Championne d'Europe de la distance et 6e de la finale des JO de Tokyo l'été dernier, Wattel, 25 ans, a touché le mur en 56 sec 14/100, derrière l'Américaine Torri Huske (55.64) et devant la Chinoise Zhang Yufei (56.41).
"Quand j'ai vu ma demie (conclue avec le deuxième meilleur temps, ndlr), je me suis dit que je n'avais pas beaucoup de marge. Donc j'essayais de ne pas m'emballer", a-t-elle raconté. "Au final, les 15-20 derniers mètres, j'ai tout mis. J'ai mis toute ma rage des dernières années et ça paye!"
En plus de sa médaille, elle s'offre un nouveau record personnel et améliore au passage son propre record de France.
- "Joie et soulagement" -
Pour Wattel, cette médaille récompense le travail mené depuis septembre avec son nouvel entraîneur Julien Jacquier. Après cinq ans d'exil en Angleterre, la Lilloise l'a rejoint juste après les Jeux olympiques, à Marseille où elle se dit "plus heureuse".
Très émue comme souvent --"ce sont des larmes de joie et de soulagement", assure-t-elle-- elle a mesuré le chemin parcouru.
"J'ai fait ma première équipe de France, j'avais 16 ans. Je fais ma première médaille (mondiale) à 25 ans en individuel", a-t-elle soufflé entre deux sanglots, se remémorant les moments de "doutes" et d'"échecs" pour en arriver là, comme des championnats de France décevants en avril dernier où elle avait pris "une grosse claque".
"Ca fait du bien", dit-elle aujourd'hui.
"Certains commencent, ils sont champions olympiques, d'autres ont besoin de passer par beaucoup d'étapes, d'apprendre à se connaître soi-même, à connaître le niveau international", a analysé son entraîneur Julien Jacquier. "Avoir eu peur, avoir été en confiance, il faut avoir tout connu pour justement réaliser des courses comme elle a fait ce soir. C'est son chemin."
Avant d'arriver sur les rives du Danube, Wattel n'attendait pourtant pas grand-chose de cette compétition et répétait qu'elle visait surtout les Championnats d'Europe prévus en août à Rome. "Je suis vraiment excitée pour la suite et confiante", a-t-elle lancé.
Avec cette médaille d'argent, elle apporte à la France sa deuxième médaille en deux jours après l'or de Léon Marchand samedi sur le 400 m quatre nages.
"Ca nous a donné beaucoup d'énergie", a-t-elle déclaré à propos du titre de Marchand. "Il nous inspire énormément. Il nous a tous choqués! (...) Il a été incroyable et il nous inspire à casser toutes les barrières, les barrières mentales, les records."
- Et de 15 pour Dressel -
Dans les autres courses de la soirée, l'Américain Caeleb Dressel s'est une nouvelle fois illustré en conservant son titre du 50 m papillon, la quinzième médaille d'or mondiale de sa carrière. Il avait commencé fort dès samedi en remportant le titre avec ses coéquipiers du relais 4x100 m nage libre.
"C'était bien, ce n'était pas parfait. Aucune de mes courses ne l'est", a dit le septuple champion olympique à l'AFP. "Je suis content de décrocher ma première médaille individuelle, ça c'est fait."
"J'ai la journée libre demain (lundi) et après j'ai hâte de faire le 100 m libre, puis quelques relais et enchaîner encore, donc c'est bon pour la confiance", a-t-il poursuivi.
Dressel a devancé le vétéran brésilien Nicholas Santos, 42 ans, qui bat au passage son propre record du médaillé le plus âgé aux Championnats du monde.
L'Italien Nicolo Martinenghi est devenu champion du monde du 100 m brasse, en profitant de l'absence du maître absolu sur cette distance, le champion du monde et champion olympique Adam Peaty, blessé à un pied.
A.Hussain--DT