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Abandons multiples, stratégie ratée, fiabilité en question et désormais pénalité: après un début dominateur, Ferrari est distancée par Red Bull au tiers de la saison de F1 et Charles Leclerc partira en fond de grille au Canada.
Fête le samedi, gueule de bois le dimanche: voilà en résumé les derniers week-ends de Charles Leclerc. Auteur des quatre dernières pole positions, le Monégasque n'a converti aucune de ces performances en victoire dominicale...
Pire, Leclerc a dû abandonner deux fois (Espagne et Azerbaïdjan) sur casse moteur. Avec le podium perdu chez lui à Monaco, la faute à une stratégie peu inspirée, ça commence à faire beaucoup.
Leclerc avait commencé la saison par deux succès en trois courses et une deuxième place, pendant que Max Verstappen connaissait des déboires mécaniques sur sa Red Bull (abandons à Bahreïn et en Australie).
Fin avril après quatre GPs, le Monégasque était encore solide leader avec 27 points d'avance sur Verstappen. Le printemps a passé, les rôles ont changé: Verstappen est premier avec 34 points d'avance sur Leclerc, rétrogradé 3e derrière l'autre Red Bull de Sergio Pérez.
- "Irréparable" -
Conséquence de la nouvelle casse de Bakou, l'unité de puissance jugée "irréparable" par la Scuderia a dû être changée. Samedi, dès la troisième séance d'essais libres, Leclerc avait un moteur neuf. Le quatrième - déjà - cette saison, au-delà du quota de trois autorisés par le règlement, chaque année.
En conséquence, Leclerc est pénalisé et partira du fond de la grille dimanche, en espérant réussir une remontée fantastique.
Ferrari comptera davantage ce week-end sur Carlos Sainz, peu à son aise depuis le début de la saison mais deuxième à Monaco, pour tenter d'empêcher Verstappen de trop s'envoler.
Après Bakou, le patron de la Scuderia, Mattia Binotto, ne voulait pas dramatiser: "Nous n'avons pas été euphoriques au début de la saison, alors nous n'allons pas être abattus maintenant."
Parler de sacre mondial pour Ferrari est délicat. L'écurie la plus titrée de l'histoire, la plus populaire aussi, n'a plus gagné de titre pilote depuis 2007, de titre constructeur depuis 2008.
En 2020, le cheval ne cabrait plus: sixièmes dans la hiérarchie mondiale, les rouges essuyaient leur pire saison en quarante ans. En 2021, les bases d'une renaissance ont été posées, avec une troisième place derrière les intouchables Mercedes et Red Bull.
Surtout, Ferrari préparait son retour en coulisses. A l'usine de Maranello, où Binotto restait parfois les week-ends de course, au lieu de venir en piste. La tête déjà à 2022.
"Nous avons beaucoup poussé pendant l'hiver pour développer la voiture", a relevé Binotto. Le résultat est là. La performance est au rendez-vous, la Ferrari va vite. Mais elle ne voit pas toujours le drapeau à damier.
"La fiabilité est toujours un facteur, un facteur clé dans la bataille (pour le titre), au même titre que la performance", a-t-il ajouté.
- " Meilleure décision" -
La pénalité de ce week-end lui donne raison: les défauts de fiabilité se payent cher.
"Il est évident que nous ne sommes pas dans la meilleure situation possible", relevait Leclerc vendredi matin, quand la sanction n'était pas encore tombée.
"C'est à nous de choisir le meilleur circuit" pour prendre cette pénalité, avait-il poursuivi, expliquant que Montréal n'était pas une mauvaise option en raison des possibilités de dépassements offertes par le circuit Gilles-Villeneuve.
"Je pense que c'était la meilleure décision à prendre", a-t-il confirmé samedi, une fois les décisions prises par la direction de Ferrari.
De tout derrière dimanche, la stratégie sera nouvelle pour l'enfant de Monaco, abonné à la pole cette saison (six en huit GPs): reculer pour mieux cabrer.
I.Uddin--DT