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La seconde demi-finale du Top 14 oppose samedi Montpellier à Bordeaux-Bègles, deux ambitieux en quête de consécration.
Le Bouclier de Brennus a déjà été soulevé par des joueurs de Stade bordelais université club (7 fois entre 1899 et 1911) ou de Bègles (2 en 1969 et 1991), mais jamais par l'UBB née de la fusion des deux équipes en 2006.
L'enjeu est donc de taille entre le deuxième de la saison régulière, le MHR, qui a perdu sa place de premier du Top 14 lors de la dernière journée en chutant à Clermont (20-15), et le troisième, l'UBB, contrainte de passer par un match de barrage après le camouflet subi à Perpignan (22-15).
"Tout le monde est habité par cette envie d'écrire l'histoire du club, chez nous comme chez eux. Ça promet une demi-finale engagée avec de la tension, un beau défi", a estimé le deuxième ligne de l'UBB, Louis Picamoles, dans un entretien à l'AFP.
"C'est un match dur et costaud qui nous attend", mais c'est surtout "un rêve de gosse qui se réalise", a confié pour sa part à l'AFP l'arrière montpelliérain Anthony Bouthier.
- Métamorphose -
Un ticket pour le Stade de France constituerait en effet pour les protégés de Mohed Altrad une belle revanche après une saison 2020-2021 terminée à une piètre 10e place - même si la victoire en Challenge européen avait réchauffé le cœur des Cistes -, et surtout leur finale perdue devant Castres (29-13) en 2018.
Depuis janvier 2021, et le retour aux manettes de Philippe Saint-André, le MHR s'est métamorphosé, a retrouvé sérénité et savoir-faire, avec un effectif solide mais sans star (Haouas, Bouthier, Verhaeghe, Bécognée, Mercer...).
Depuis son élimination en Coupe d'Europe, Montpellier, privé de son meilleur marqueur (sept essais) Cobus Reinach et du deuxième ligne du XV de France Paul Willemse, blessés, mais qui récupère Enzo Forletta, s'est régénéré grâce à une semaine de congés, suivie d'un stage dans le Var.
C'est donc plus frais que les Héraultais se présentent à Nice pour leur première demi-finale depuis 2018.
Ce dont les Bordelo-Bèglais ont parfaitement conscience: "On a un match de plus, ils seront frais, nous pas trop", a admis leur manager Christophe Urios, pour qui la demi-finale perdue en 2021 face à Toulouse (24-21) est encore très fraîche.
"Il faut passer ce cap qui est surtout mental, ambitieux, a-t-il souligné. La demi-finale est le match le plus dur à préparer."
- "Fantastiques" -
Cette rencontre est également celle de deux quinquagénaires aux palmarès et personnalités opposés: l'ancien ailier des Bleus (69 sél.) calme et posé d'un côté, et de l'autre le bouillonnant ex-talonneur de Castres, qui n'a pas hésité à piquer au vif ses cadres, Cameron Woki et Matthieu Jalibert, pour qu'ils sortent le match parfait face au Racing 92 (36-16) en barrage.
"Tout ce qui sort, ça ne me touche pas, j'en ai rien à cirer. J'ai passé l'âge. Je sais ce que je fais, je sais ce que je ne dois pas faire. Aujourd'hui, ce que je ne dois pas faire, c'est continuer à parler", a lancé Urios ensuite.
Interrogé sur son demi de mêlée Maxime Lucu, le manageur girondin a en revanche été prolixe: "rassembleur, exemplaire... Un vrai mec".
Enfin, ce match aura de particulier aussi qu'il sera pour certains leur dernier.
Parmi ceux qui tireront leur révérence à la fin de la saison, le Montpelliérain et ancien capitaine du XV de France Guilhem Guirado (36 ans, 74 sél.), mais aussi trois des "Quatre fantastiques", trois amis formés au MHR avant de briller en Top 14 et chez les Bleus: Fulgence Ouedraogo (35 ans, 39 sél.), resté dans l'Hérault, François Trinh-Duc (35 ans, 66 sél.) et Louis Picamoles (36 ans, 82 sél.), partis en Gironde.
cor-lrb/ll/lve/gf/kn
F.A.Dsouza--DT