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En termes de demi de mêlée, Christophe Urios a côtoyé Rory Kockott, grande gueule du titre de Castres en 2018, lancé le phénomène Antoine Dupont, avant d'être séduit peu à peu par Maxime Lucu à Bordeaux, qui affronte Montpellier samedi en demi-finale de Top 14.
"Max, c'est un vrai mec. Tu peux le noter: lui, c'est un vrai mec". Dix jours après la désillusion de Perpignan (défaite 22-15), privant l'UBB de qualification directe en demi-finales et qui avait provoqué des tensions en interne entre Urios et ses internationaux Matthieu Jalibert et Cameron Woki notamment, le manager girondin ne s'est pas privé pour en remettre une couche, à sa manière.
Interrogé mardi sur le rôle pris par Maxime Lucu, détonateur du barrage gagné contre le Racing 92 (36-16) avec cette pénalité rapidement jouée à la main amenant le premier essai, le technicien a enchaîné les louanges à l'égard de son demi de mêlée basque.
"Il m'impressionne par sa régularité, par la qualité de ses matches, par sa qualité humaine, a-t-il déclaré. Il a été très bon la semaine dernière (après Perpignan) où c'était chaud, il ne s'est pas +chié+ dessus, c'est bien. Pour moi, c'est une découverte".
- "J'aime quand il parle" -
Qui aurait pu n'avoir jamais lieu. Débarqué en Gironde en même temps durant l'été 2019, Urios et Lucu ne se connaissaient pas.
"Quand je signe à Bordeaux en novembre 2018, lui avait déjà signé, raconte le manager. Quand il jouait à Biarritz, je n'aimais pas trop sa façon de jouer, ça manquait un peu de vitesse. J'avais dit au président (Laurent) Marti, +est-ce que Max Lucu, c'est fait ? On ne peut pas changer ?+ Moi, je voulais un autre joueur. Mais c'était trop tard".
A Castres, le manager échange avec un joueur qui connait très bien le Biarrot, qui le rassure: "tu vas te régaler avec Max Lucu". "Et aujourd'hui, j'aurais probablement fait la plus grosse connerie de ma carrière si j'avais pu ne pas le faire venir", avoue Urios.
En trois saisons, il a découvert "un mec énorme", qu'il compare volontiers à "une courroie de transmission essentielle à notre jeu", devenue en plus doublure de Dupont en équipe de France.
"C'est un rassembleur, exemplaire, il aime parler de jeu. J'aime quand il parle. Souvent, c'est lui qui fait le dernier discours avant de rentrer dans le match, j'aime bien sa façon de parler, je me retrouve dans ce qu'il dit. Il amène l'équipe", comme il avait amené la rébellion après Perpignan.
- Neuf d'esprit et de corps -
"Nous nous sommes parlés entre joueurs, on n'avait pas fait le job, mais ce fut une semaine enrichissante, confirme Lucu. Le staff a bossé pour nous depuis dix-onze mois, mais nous attendons trop du staff. Là, on a pris le truc que nous aurions dû prendre depuis un moment".
"Christophe nous a laissés face à notre destin, explique le troisième ligne Bastien Vergnes. On s'est resserré via les leaders, Max Lucu, François Trinh-Duc... qui ont pris le groupe à leur charge, organisé les vidéos, parlé des points forts, des points faibles, d'état d'esprit".
"Parfois, ça blesse, chez certains, mais il fallait le faire pour écrire notre histoire, reprend Lucu. Il fallait donner un surplus de confiance et arrêter de baisser les têtes".
C'est désormais avec la tête haute et la confiance retrouvée par le succès net face au Racing que l'UBB va aborder samedi, face à Montpellier, la deuxième demi-finale de son histoire, sa deuxième consécutive.
"Nous avons échoué l'an passé contre Toulouse (24-21) et nous avons envie d'aller voir ce qu'il se passe en haut. Une marche de plus. Il n'y pas de questions à se poser", résume ainsi Lucu, ce neuf d'esprit et de corps qui "a changé de statut" aux yeux d'Urios.
G.Gopalakrishnan--DT