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Un air de déjà-vu. Comme en 2018 sur la route de son dernier titre, Castres s'est offert le scalp de son voisin toulousain (24-18), champion sortant, vendredi à Nice en demi-finale du Top 14.
Vainqueur au bout du suspense dans une ambiance de derby, le CO affrontera en finale, la huitième de son histoire, Bordeaux-Bègles ou Montpellier, opposés samedi, à l'Allianz Riviera également.
Après avoir déjà perdu son titre européen le mois dernier, le Stade toulousain dit lui adieu à son bouclier de Brennus.
Il faut y voir une certaine logique sportive sur la saison, puisque le "petit" CO, pour la première fois de son histoire, avait terminé premier de la phase régulière, devant son ogre de voisin, quatrième après être passé par tous les états.
Dans l'antre habituelle des footballeurs de l'OGC Nice, plutôt équitablement partagée entre supporters rouges et bleus, le Stade toulousain, comme lors de son barrage victorieux contre La Rochelle (33-28) la semaine dernière, avait pourtant imprimé un gros rythme d'entrée.
Une entame pied au plancher récompensée par un essai -- possiblement entaché d'un en-avant -- dès la 2e minute de l'ailier international Matthis Lebel, qui s'est engouffré dans un intervalle à l'intérieur pour aller aplatir entre les poteaux, face au kop castrais, particulièrement bruyant.
Dominateurs en conquête, les hommes d'Ugo Mola ont progressivement baissé le ton et laissé par leur indiscipline les Castrais revenir dans le match grâce au pied précis de leur ouvreur argentin Benjamin Urdapilleta.
Enhardi par les deux cartons jaunes infligés au géant australien Rory Arnold et au talonneur Julien Marchand, Castres, après avoir laissé passer l'orage, aurait même pu basculer en tête à la pause sans un essai refusé par la vidéo à l'ailier Geoffrey Palis (9-10).
- Saison blanche -
Sous une température plus supportable que celle sévissant en Occitanie, le club tarnais, nettement moins sollicité que son adversaire depuis plusieurs mois, a finalement pris les devants dès le retour des vestiaires.
Le demi de mêlée uruguayen, Santiago Arata, passé dans la hiérarchie castraise du poste devant l'icône locale Rory Kockott, célébré par ses supporters, est allé aplatir en filou au ras d'un ruck le premier essai de son équipe (16-10, 43e).
Sur un exploit individuel de l'ouvreur des Bleus Romain Ntamack, dont l'accélération a mystifié la défense adverse, Toulouse a semblé reprendre un temps le fil de son match.
Mais le CO, toujours aussi combatif, s'est arraché pour forcer la décision dans les dix dernières minutes et valider pour de bon son billet pour le Stade de France grâce à un nouvel essai, inscrit cette fois par l'arrière Julien Dumora.
Un match à l'image d'une saison en dent de scie pour Toulouse, qui avait bien démarré avant de connaître un gros passage à vide au cœur de l'hiver en l'absence de ses nombreux internationaux français, retenus par le Tournoi des six nations.
Piqué dans son orgueil par sa lourde défaite en demi-finale de la Coupe d'Europe contre les Irlandais du Leinster (40-17), le plus gros palmarès du rugby français semblait avoir retrouvé son meilleur niveau la semaine dernière en barrage contre La Rochelle.
Il est retombé dans ses travers et réalise une saison blanche forcément décevante au regard de la qualité de son effectif. Le recrutement effectué pour la saison prochaine (Pierre-Louis Barassi, Melvyn Jaminet, Arthur Retière, Ange Capuozzo...) pourrait lui permettre de vite rebondir.
A.Krishnakumar--DT