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Avec Julien Marchand et Peato Mauvaka, Toulouse, opposé vendredi à Castres en demi-finale du Top 14, a dans sa manche l'une des meilleures paires de talonneurs au monde, dont les entraîneurs s'efforcent d'équilibrer au mieux le temps de jeu. Un problème de riche.
Le schéma tactique toulousain des matches à enjeu, sans doute un peu démoralisant pour le camp adverse, est souvent le même.
Avec son impact physique, ses bras à pistons dans les rucks et sa puissance en mêlée, Marchand se charge pendant une grosse cinquantaine de minutes du travail de sape avant de céder sa place à Mauvaka, dont l'explosivité et la mobilité font des merveilles face à des défenses fatiguées.
L'encadrement des champions en titre a décidé le week-end dernier de faire démarrer le Néo-Calédonien de 25 ans en barrage face au nouveau champion d'Europe, La Rochelle, une équipe pourtant réputée pour la rudesse de son pack.
"Normalement, quand il y a du combat, c'est plus pour Julien. Mais là, ça s'est bien passé pour moi", a commenté Mauvaka, tout sourire après le match, remporté avec autorité par les Rouge et Noir (33-28).
- Des mains de trois-quarts -
La talonneur international (14 sélections) n'y est pas pour rien. Parfait sur les fondamentaux de son poste, il a aussi délivré une merveille de passe aveugle à l'intérieur pour Antoine Dupont, à l'origine du premier essai de son équipe.
Presque un copié-collé, non programmé cette fois, d'une combinaison qui avait envoyé son ailier Matthis Lebel à l'essai le mois dernier en quart de finale de Coupe d'Europe contre les Irlandais du Munster (24-24, 4-2 tab).
"Antoine (Dupont) devait dégager le ballon et je le sentais pas. Du coup, je suis parti et j'entends qu'il m'appelle à l'intérieur", raconte Mauvaka, un avant aux mains de trois-quarts. "On le fait souvent à l'entraînement. Je me suis dit +si ça passe Ugo sera content et si ça passe pas il me tue+".
C'est passé et Ugo Mola n'a pas eu à rosser son joueur, dont il ne veut pas brider la créativité, même si elle implique parfois du déchet: "si tu es toujours à reprocher les excès qu'ils peuvent avoir, tu n'as jamais le meilleur d'eux au moment où ça compte. Il ne faut pas être castrateur".
- "Neymar et Mbappé" -
L'entraîneur en chef de Toulouse a bien conscience de disposer au talonnage de deux atouts de choix, qu'il s'ingénie à utiliser de façon équitable tout au long de la saison.
"Quand vous avez Neymar et Mbappé qui jouent au même poste, vous pouvez les mettre à côté au foot. On ne peut pas au rugby, donc ils se partagent un peu le temps de jeu", explique-t-il.
"Julien nous amène des choses dans le leadership, la capacité à fédérer autour de lui. Peato est un gamin brillant rugbystiquement, il sait tout faire, mais il a cette nonchalance qui lui coûte parfois", poursuit Mola"Quand tu es entraîneur et que tu as deux garçons comme ça, c'est quand même plus facile que d'inventer quoi que ce soit".
En équipe de France, le sélectionneur Fabien Galthié a systématiquement choisi de faire démarrer Marchand lors du dernier Tournoi des six nations, malgré les belles prestations de Mauvaka à l'automne, notamment lors de la victoire face à la Nouvelle-Zélande (40-25), en l'absence de son coéquipier, blessé.
Derrière le duo toulousain, un troisième homme est en train de se faire discrètement une place chez les Bleus: le talonneur de Castres, Gaëtan Barlot, qui aura fort à faire vendredi en demi-finale du Top 14. Quel que soit son vis-à-vis dans le XV de départ.
B.Gopalan--DT