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"J'espère que la fin sera belle", a confié à l'AFP l'ancien international français Louis Picamoles, 36 ans, avant d'être opposé avec Bordeaux-Bègles à son club formateur de Montpellier, samedi en demi-finale du Top 14, tel un clin d'œil à sa carrière qui s'achève cette saison.
Question: Cette demi-finale face à Montpellier, vous l'avez rêvée ou vous la redoutez?
Réponse: "Très sincèrement, ni l'un ni l'autre. Après, c'est toujours particulier de rencontrer Montpellier pour plein de raisons différentes. Ça restera pour toujours le club dans lequel j'ai démarré, où je n'ai pas eu la fin que j'ai rêvée. Mais ce n'est pas quelque chose qui me perturbe dans ma préparation, l'idée est de faire abstraction de tout ça cette semaine".
Q: Comment jugez-vous ce MHR?
R: "Ils ont galéré l'an dernier mais aussi gagné le Challenge européen. Le groupe a su se ressaisir et finir sur cette bonne note. Ça lui a fait du bien, lui a donné confiance dans ses capacités et ils ont surfé sur ce succès pour atteindre les demi-finales".
Q: Finir votre carrière sur une finale, voire un titre, il n'y a rien de plus beau pour un sportif?
R: "J'imagine. Si ça arrivait, ce serait le Graal. Avoir pu choisir quand je m'arrête et en plus aller au bout et gagner ce Bouclier, ce serait le rêve ultime. S'il y a victoire samedi, on s'en rapprochera un peu plus. Tout le monde est habité par cette envie d'écrire l'histoire du club, chez nous comme chez eux. Ça promet une demi-finale engagée avec de la tension, un beau défi".
Q: Prenez-vous comme une cure de jouvence votre reconversion en deuxième ligne?
R: "Complètement. Pendant longtemps, je rechignais à jouer deuxième ligne. Là, c'est plus par nécessité que j'ai dépanné à ce poste et au final, on s'est rendu compte que ça fonctionnait pas trop mal et que dans l'état où j'étais aujourd'hui, à mon âge (36 ans, NDLR), je prends davantage de plaisir que j'ai pu en prendre en troisième ligne".
Q: Les tensions récentes apparues entre votre manager et certains joueurs peuvent-elles perturber le groupe ou le renforcer?
R: "Il ne faut pas imaginer qu'il y a une tension plus forte qu'elle peut paraître. La semaine dernière était tendue non pas à cause de la tension entre Christophe (Urios, le manager de l'UBB, NDLR) et les joueurs mais parce qu'on était, nous, frustrés de notre prestation de Perpignan (défaite 22-15) et qu'on avait envie de montrer un autre visage à nos supporters. Après dans le groupe, il y a de fortes personnalités, Christophe a une forte personnalité, ça montre que le groupe vit aussi, c'est bien. Ce n'est pas monotone, ça révèle aussi certains caractères et dans un match comme samedi, on a besoin de montrer ce genre de caractère et de personnalité".
Q: Après le match contre le Racing 92, Matthieu Jalibert a dit: +on ne joue pas pour Christophe, on est en mission pour des joueurs comme François (Trinh Duc), Louis, pour les faire partir par la grande porte+...
R: "J'ai vu ça, c'est sympa, ça touche forcément et fait extrêmement plaisir de l'entendre. Ça montre la qualité humaine du groupe. On a souvent dit que Bordeaux était un groupe qui vivait bien mais qui manquait des fois un peu de +gnaque+. Mais petit à petit, avec des joueurs comme Matthieu et d'autres, le club grandit mais garde ce côté affectif et fort qui peut exister entre nous. Au-delà de François et moi, c'est tout le club qui mérite quelque chose pour valider un peu cette progression".
Q: Si vous deviez résumer votre dernier challenge bordelais...
R: "Je ne me suis pas trompé, j'ai retrouvé le plaisir que j'avais perdu. Je voulais finir ma carrière sur de belles choses sur et en dehors du terrain, je suis venu à Bordeaux pour ça, j'avais un peu perdu ça à Montpellier et de ce côté-là, le défi est 100% relevé. Maintenant, l'histoire n'est pas finie, il y a encore quelques pages à écrire, j'espère que la fin sera belle".
Propos recueillis par Raphaël PERRY.
G.Gopalakrishnan--DT