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Un 21e titre record pour Villeurbanne ou un premier sacre pour Monaco ? L'affiche de la finale du championnat de France de basket Elite oppose la "vieille dame", double tenante du trophée, à l'ambitieuse "Roca Team", épilogue logique entre les deux seuls représentants hexagonaux en Euroligue.
C'est la deuxième fois en trois éditions que l'Asvel et le club du Rocher s'affrontent en finale dans une compétition où le champion a souvent changé de tête avant le retour au sommet du club rhodanien.
La finale 2019 avait tourné à l'avantage de Villeurbanne au bout du suspense à l'issue d'un cinquième match décisif. Mais Monaco, après avoir manqué de peu la qualification pour le Final Four de l'Euroligue, rêve d'inscrire enfin son nom au palmarès et s'est donné les moyens de ses ambitions après avoir mis la main la saison dernière sur l'Eurocoupe, la "petite" coupe d'Europe.
En quatre confrontations cette saison, les deux équipes sont à égalité: chacune s'est en effet imposée à l'extérieur en Euroligue et à domicile en Elite.
"Perdre ce n'était pas grave car il y avait d'autres matches ensuite. Là, chaque match est un match couperet", souligne l'arrière de l'Asvel Paul Lacombe, qui disputera sa huitième finale consécutive en Elite.
Trois fois finalistes malheureux du championnat (1950, 2018 et 2019), les Monégasques, notamment les Américains Dwayne Bacon, Donta Hall et Mike James, ont eu du mal à se remobiliser sur l'Elite après l'élimination en quart de finale d'Euroligue au terme d'un duel épique contre le club grec de l'Olympiakos.
Néanmoins, malgré des sautes de concentration régulières et un collectif moins huilé qu'en coupe d'Europe, la "Roca Team" a redressé la barre après une défaite surprise inaugurale contre Strasbourg.
Depuis, Monaco reste sur cinq victoires en six matches de play-offs. Pourtant, l'équipe semble globalement moins performante. A l'image de son dernier quart-temps lors de sa qualification à Pau. Après avoir mené de 16 points, les "Roca Boys" se sont fait peur avec l'exclusion de Leo Westermann, un des ciments collectifs de l'équipe.
Du côté monégasque la fatigue physique et surtout mentale se font ressentir et des joueurs importants ne sont plus inamovibles pour Sasa Obradovic. L'entraîneur serbe ne compte plus ni sur son compatriote Danilo Andjusic ni sur l'Australien Brock Motum. Et de façon plus surprenante, Obradovic ne fait également visiblement plus confiance au meneur américain Paris Lee, annoncé du côté du Panathinaïkos selon des médias.
- Le facteur chaleur -
Si, par ailleurs, les performances d'Alpha Diallo sont moins bonnes depuis sa blessure à Athènes le mois dernier, Mike James a lui retrouvé son influence souvent décisive.
En face, l'Asvel s'appuiera sur Elie Okobo, qui pourrait rejoindre l'équipe de la Principauté la saison prochaine. Elle ne pourra en revanche pas miser sur le grand espoir Victor Wembanyama (18 ans), victime d'une blessure musculaire.
Pour leur entraîneur TJ Parker, "ce sont deux gros effectifs qui ont beaucoup tourné dans la saison" qui vont s'affronter.
L'épisode de canicule attendu cette semaine pourrait également jouer un rôle.
"La chaleur à l'Astroballe c'est compliqué. Ce n'est pas facile et dans la salle cela peut monter très haut", assure le coach.
Le frère cadet du président de l'Asvel Tony Parker assure en tout cas que "Monaco a (eu cette saison) des déplacements plus faciles que les nôtres", car assurés en vols privés.
"On va commencer par jouer demain et nous verrons", répond par ailleurs TJ Parker au sujet de l'avantage supposé de recevoir pour les deux premières rencontres.
"Définir un favori ? Monaco n'a jamais gagné le titre (...) L'Asvel est champion de France en titre et défend son trophée", rappelle de son côté Westermann. Manière habile de mettre la pression sur ses adversaires.
"Sans titre, il y aura un goût d'inachevé", ajoute cependant l'international français.
"On doit tout donner pour les dix derniers jours de la saison. Histoire de finir en apothéose", conclut Westermann.
Y.Amjad--DT