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Après la confirmation en appel vendredi de sa relaxe judiciaire, l'entraîneur de judo Alain Schmitt a fustigé lundi l'attitude du monde du judo français, qu'il accuse de "parti pris" face aux accusations de violences conjugales portées contre lui par Margaux Pinot.
"Beaucoup de personnes sont sorties de leur droit de réserve et se sont permis de parler après une relaxe (en première instance à Bobigny en décembre, NDLR). Pour moi c'est assez grave. Il y a eu les politiques, il y a eu d'anciens coéquipiers dont je tairai le nom", a déclaré Alain Schmitt, amer, lors d'une conférence de presse au cabinet de son avocate à Paris.
L'ancien judoka de 38 ans a également épinglé le président de la Fédération française de judo (FFJ), Stéphane Nomis, qui a d'après lui "eu un parti pris" et "a réagi dans l'émotion".
Des personnalités sportives et politiques, comme Teddy Riner, Clarisse Agbégnénou ou l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, avaient publiquement soutenu la jeune femme de 28 ans. Le président de la FFJ s'était dit quant à lui "abasourdi" par la relaxe.
Alain Schmitt a été arrêté fin novembre au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et placé en garde à vue pour des faits de violences conjugales, alors qu'il s'apprêtait à décoller pour Israël pour entraîner l'équipe nationale féminine de judo. La championne olympique Margaux Pinot accusait son ancien entraîneur et compagnon de lui avoir asséné plusieurs coups de poing au visage dans la nuit.
Le premier procès en comparution immédiate à Bobigny s'était conclu par une relaxe pour "manque de preuves"; le parquet avait fait appel.
Choquée par cette décision, la judokate avait posté de son côté une photo de son visage tuméfié sur les réseaux sociaux, suscitant une vague de soutien à son égard et de lourdes critiques de la décision de justice.
Vendredi, Alain Schmitt est sorti ému de la cour d'appel de Paris et s'était dit "soulagé" et "heureux" de sa deuxième relaxe.
L'ancien judoka s'estime victime du contexte #MeToo. "C'était bien à l'époque de suivre ce mouvement de +la violence a un sexe, les hommes, c'est des violents, une femme c'est pas violent+ alors qu'on est simplement des êtres humains avec nos défauts et nos qualités", a-t-il soutenu lundi.
Il a également accusé les instances du judo français de lui avoir "causé préjudice auprès de (ses) futurs employeurs en Israël" en les contactant pendant l'affaire.
Après le procès, la Fédération israélienne de judo avait mis fin à sa collaboration prévue avec Alain Schmitt. Ce dernier entraîne aujourd'hui les sélections nationales masculine et féminine de Bulgarie.
R.Mehmood--DT