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Favoris, les Bleus? Ecossais, Irlandais, Italiens, Gallois et même Anglais sont unanimes: le XV de France est LE favori du Tournoi des six nations 2022, un statut que les Français hésitent encore à assumer même s'ils rêvent d'un premier succès depuis douze ans.
"Joueurs de classe mondiale", "brillants", "des résultats formidables"... D'un côté de la Manche, comme de l'autre des Alpes, les hommes de Fabien Galthié ont une sacrée gueule de futur vainqueur.
Et tant pis si les Bleus n'ont plus remporté le Tournoi depuis 2010, la plus longue disette dans le Tournoi (5 février-19 mars) depuis qu'ils ont inscrit leur nom au palmarès.
"Il n'y a pas de doute, les Français sont les favoris du Tournoi", a ainsi asséné l'ouvreur du pays de Galles, Dan Biggar.
Un avis partagé par le sélectionneur de l'Ecosse. "La France est une équipe de qualité. Ils sont forts et ils sont en forme depuis l'automne. Ils sont costauds en attaque, dans le jeu au pied et brillants dans les transitions. Quel que soit le ballon que vous leur donnez, leur attaque vous punira", a estimé Gregor Townsend.
- Victoires de prestige -
Même l'exigeant Eddie Jones y est allé de son compliment, sans toutefois pouvoir s'empêcher de rajouter un peu de pression sur les épaules tricolores.
"Ils sont installés tout en haut de la montagne du Tournoi. Ce sont les grands favoris, on s'attend à ce qu'ils gagnent. S'ils ne gagnent pas, le public français va être déçu", a glissé, malicieux, le sélectionneur du XV anglais.
"Ils ont montré qu'ils avaient une profondeur incroyable, ils ont le luxe d'avoir 42 joueurs lors de la préparation... Ils n'ont pas d'excuse", a encore ajouté le technicien australien.
Il faut dire que, outre un calendrier favorable avec trois réceptions dont la dernière, la probable "finale", contre l'Angleterre, le XV de France dispose d'un collectif exceptionnel, où brillent les pépites Antoine Dupont et Romain Ntamack, bien encadré par un staff de spécialistes.
Depuis deux ans et l'arrivée de Fabien Galthié, les Bleus ne cessent de progresser, enchaînant les victoires de prestige: contre l'Angleterre (24-17), vice-championne du monde, d'abord puis au pays de Galles (27-23), une première depuis 2010, avant d'enchaîner en Irlande (15-13) un an plus tard, une autre première en dix ans.
Même l'Australie (28-26), vaincue à domicile par une équipe bis, voire ter, pour la première fois depuis 1990, ou les légendaires All Blacks (40-25), tombés de leur piédestal en novembre, n'ont pas résisté.
- "Arguments" -
Mais après les succès de gala et les deux deuxièmes places en 2020 et 2021, il est temps de garnir l'armoire à trophées dans la dernière ligne droite avant le Mondial-2023.
"Je pense que l'équipe de France ne sera pas loin d'un Grand Chelem", a d'ailleurs assuré l'entraîneur du Racing 92 Laurent Travers. "Il faut assumer. C'est la vérité: que l'équipe de France soit favorite, c'est logique et normal. Quand on voit le talent des joueurs et le travail effectué..."
Avant le coup d'envoi du Tournoi, Raphaël Ibanez avait pourtant tenté de calmer le jeu. "Certains veulent nous coller une étiquette de favoris. Quand j'ai vu ça, je me suis dit +c'est encore un coup des Britanniques+ (sourire). Ils pensaient il y a deux ans que cette équipe était composée de jeunes enfants, pas aguerris au très haut niveau... Maintenant, ils nous définissent comme les rois du monde! Tout ça n'est pas très sérieux: on a un regard lucide sur les forces en présence", avait tempéré le manager des Bleus auprès de l'AFP.
"D'autres équipes dans le Tournoi veulent le gagner (sourire), nous devons les respecter, tout en étant conscients de nos arguments. Le XV de France a des arguments à faire valoir", avait ajouté l'ancien talonneur et capitaine.
Même son de cloche du côté de Jonathan Danty. "Favoris? Mais pour quelle raison? (rires) Parce qu'on a fait de bonnes prestations sur les derniers matches? C'est ce que les autres disent", a balayé le centre de La Rochelle. Réponse à partir du premier week-end de février.
C.Masood--DT