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La perte du billet direct pour les demi-finales à Perpignan a provoqué quelques remous dans les rangs de Bordeaux-Bègles et donc des changements d'attitudes, à tous les niveaux, à l'approche du barrage face au Racing 92 dimanche (21h05).
"Ce n'est pas la préparation idéale mais c'est celle que nous avons choisie": remonté et guère tendre avec ses hommes après leur revers au stade Aimé-Giral (22-15), le manager Christophe Urios était dans de meilleures dispositions mercredi lors du premier point presse de la semaine organisé par l'UBB où il s'est présenté tout seul. Une rareté cette saison.
"C'est leur choix", a-t-il précisé. "Je n'ai jamais interdit aux joueurs d'aller en conférence de presse. Probablement parce qu'ils ont envie de se resserrer. Et ça, c'est bien. Je trouve qu'ils ont eu une réaction très positive depuis lundi. Je les trouve changés, beaucoup plus acteurs. Le destin, tu peux le faire bouger, à condition d'être vivant. Je trouve que, cette semaine, ils sont vivants, bien plus qu'en fin de semaine dernière."
Et lui, volontairement plus en retrait, comme il l'avait laissé entendre en Catalogne après sa saillie d'après-match.
"J'ai fait passer des messages via la presse dimanche soir en leur demandant de passer devant", explique-t-il. "J'ai la faiblesse de penser que pendant les phases finales, nous, le staff, on doit être dans la roue des joueurs. C'est à eux de prendre le truc, c'est aux leaders de passer devant. Dès lundi matin, ils sont venus me voir en me disant qu'ils voulaient faire les choses. Je n'ai pas fait une réunion lundi et mardi. Ce sont eux qui ont fait les réunions."
- "Fragile et capable de tout" -
Urios n'est pas resté inactif pour autant. Il a participé à un +conseil des sages+ avec ses leaders, a reçu ses internationaux Cameron Woki et Matthieu Jalibert dont il avait pointé du doigt la prestation à Perpignan. "Ce sont nos meilleurs joueurs. Quand ils ne sont pas bons, je le dis. Quand ils sont bons, je le dis aussi. Je ne vois pas pourquoi ça ne serait que dans un sens."
"Et je garde la prérogative de la composition d'équipe", a précisé le manager unioniste dans un sourire chassant à peine ses interrogations. Et elles sont nombreuses.
"C'est la première fois que j'aborde une phase finale dans ces conditions", reconnaît-il. "On est à la fois fragile et à la fois capable de tout. Tu ne sais pas trop comment on va réagir."
Un peu comme la saison dernière en somme. En avril 2021, la dynamique était déjà incertaine au moment d'aborder les phases finales de Coupe d'Europe avec ce revers inquiétant concédé à domicile contre La Rochelle (11-26). Deux semaines plus tard, l'UBB écartait le Racing, déjà, sur le fil (24-21) en quarts de finale.
Elle l'était tout autant en juin avant le barrage de Top 14 contre Clermont après deux défaites subies à Toulon (25-19) et contre Toulouse encore à domicile (21-10), ce qui ne l'avait pas empêché de filer en demie (victoire sur l'ASM 25-16).
Donc des leviers, "des solutions, j'en ai plein", estime Urios. "Est-ce qu'elles vont marcher ? Je ne sais pas. Ne rien dire pendant deux jours, c'en était une. Mais le verdict, le juge de paix, c'est dimanche. Si ça se passe bien pour nous, je vais fermer ma gueule jusqu'à la fin de la saison. Mais ça, ça va vous manquer."
H.Hajar--DT