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L'équipe de France avance sur un fil avant d'affronter l'Autriche, suspendue au besoin de victoire en Ligue des nations et à la quête de certitudes tactiques en vue du Mondial-2022, vendredi (20h45) sur le gazon sujet à polémique du stade Ernst-Happel de Vienne.
Le sélectionneur Didier Deschamps se trouve dans une position d'équilibriste à mi-chemin du rassemblement de juin, mal embarqué avec une défaite (2-1 contre le Danemark), un match nul (1-1 en Croatie), deux joueurs en mal d'entraînement (Kylian Mbappé et N'Golo Kanté), des questionnements sur son système de jeu, et un terrain autrichien dont l'état interroge.
Côté pile, l'envie de défendre le titre conquis en Ligue des nations invite à déclencher l'état d'urgence, avec un retour des titulaires habituels et du schéma tactique éprouvé cette saison, que le sélectionneur a mis de côté le temps d'un match à Split.
Côté face, la nécessité affichée de préparer la Coupe du monde, six mois avant le départ pour le Qatar, incite à prolonger le champ des expérimentations, notamment en donnant du temps de jeu à des remplaçants, des joueurs peu capés ou des novices, comme Ibrahima Konaté.
"Les deux (objectifs) ne sont pas incompatibles", a répondu Deschamps jeudi. "On va tout faire pour penser à gagner" contre l'Autriche, mais "ça reste aussi des matches de préparation", a-t-il poursuivi, évoquant un calendrier dense et des joueurs fatigués, voire blessés.
- Mbappé encore préservé -
Le patron des champions du monde, qui n'en avait aligné que deux lundi à Split (Benjamin Pavard et Presnel Kimpembe), va d'ailleurs peut-être devoir sa passer des services de Mbappé et Kanté, touchés à un genou, et d'Adrien Rabiot, dispensés d'entraînement collectif jeudi soir.
A Vienne, la rotation attendue donne de l'espoir à Konaté, capable de jouer aussi bien dans un rideau défensif à trois défenseurs (comme auparavant à Leipzig) ou dans une base arrière à quatre (dispositif dans lequel il évolue à Liverpool).
Dans un stade Ernst-Happel comble, avec 44.800 spectateurs maximum attendus, le défenseur central de 23 ans aimerait s'offrir les premiers frissons d'une Marseillaise avec le maillot des A sur le dos, aux côtés des stars tricolores Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Karim Benzema, attendus dans le "onze" de départ.
Le finaliste malheureux de la Ligue des champions postule pour une titularisation, alors que William Saliba a déjà joué une mi-temps à Saint-Denis puis un match à Split.
Au milieu, Aurélien Tchouaméni est le seul Français à avoir enchaîné deux matches, ce qui donne de l'espoir à Boubacar Kamara et Mattéo Guendouzi, puisque Rabiot et Kanté ne sont pas au top de leur forme.
- Le trou? "Difficile d'y croire" -
Le risque de blessure, justement, peut trotter dans la tête des joueurs, à l'issue d'une interminable saison et sur une pelouse qui a énormément fait parler d'elle ces dernières heures.
L'apparition d'un trou profond d'un moins 30 centimètres au milieu du terrain lundi à l'issue d'Autriche-Danemark, probablement causé par les fortes pluies, a laissé planer la menace d'un report et suscité la polémique dans la presse locale. Jeudi soir, Deschamps et son adjoint Guy Stéphan ont longuement inspecté la zone concernée, où une large bande de gazon neuf était visible.
"C'était assez difficile d'y croire, on avait même l'impression d'un montage. A priori tout a été checké et analysé", a réagi le capitaine Hugo Lloris. "Il y aura peut-être un petit peu d'appréhension en arrivant sur le terrain, mais l'entraînement de veille de match nous permettra de bien tester cette pelouse et choisir les bons crampons."
Les Bleus s'attendent quoi qu'il arrive à une opposition délicate en Autriche, où ils ne se sont plus imposés depuis 1993.
Contre la Croatie (victoire 3-0) et le Danemark (défaite 2-1), l'équipe du défenseur David Alaba "a été impressionnante sur le dynamisme, la détermination mise, la fraîcheur physique", a pointé Deschamps. "A nous de ne pas nous faire piéger et d'utiliser la profondeur car c'est une équipe jouant très haut", s'est avancé Lloris.
F.Saeed--DT