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L'organisateur "historique" des tournois professionnels de golf, le PGA Tour, est passé à l'acte contre la ligue dissidente (LIV), à l'occassion de son lancement, jeudi, en Angleterre, en excluant de ses tournois dix-sept golfeurs y participant, dont Phil Mickelson et Dustin Johnson.
Les premières balles avaient tout juste commencé à voler au-dessus du Centurion Club de St Albans, au nord de Londres, la première des huit étapes d'un circuit doté de 200 millions d'euros, quand le couperet est tombé.
"En conformité avec les règlements des tournois du PGA Tour, les joueurs en compétition cette semaine sans avoir été autorisés sont suspendus ou ne sont plus qualifiables pour participer aux épreuves du PGA Tour", a écrit l'instance dans son communiqué.
Dans une note adressée à l'ensemble des golfeurs inscrits sur le circuit PGA, le commissaire du circuit américain, Jay Monahan souligne que "ces golfeurs ont fait un choix basé sur des considérations financières".
Pour Monahan, "ils ne peuvent pas réclamer en même temps du circuit PGA les mêmes bénéfices, la même considération, les mêmes chances et la même plateforme que vous. Cette attente est un manque de respect envers vous, envers vos fans et envers nos partenaires."
- Le torchon brûle -
Les organisateurs du circuit LIV Golf n'ont pas tardé à répondre, regrettant une décision "vindicative (qui) élargit la division entre le circuit et ses membres", dans un communiqué.
"Il est troublant que le (PGA) Tour, une entité dédiée à la création de débouchés pour les golfeurs, soit aussi l'entité qui empêche les golfeurs de jouer", ajoutent-ils, promettant de ne pas en rester là. "Ce n'est certainement pas le dernier mot dans cette affaire."
Le torchon brûle depuis des mois dans le monde du golf autour de la création de cette super ligue. Portée par l'Arabie saoudite et l'ancien champion Greg Norman, la LIV Golf, au budget hors norme, aligne des dotations inédites sur les greens.
Le tournoi inaugural de St Albans, programmé sur trois jours, est ainsi doté de 25 millions de dollars de primes (23 M EUR).
Ses participants avaient demandé à l'US PGA Tour l'autorisation de pouvoir y prendre part, mais leur demande a été rejetée, au motif notamment que le premier tournoi LIV coïncidait avec la tenue du Canadian Open.
Pour le moment, derrière ses têtes d'affiche, le LIV n'affiche pas un tableau très relevé avec 4 des 50 meilleurs joueurs mondiaux présents à St Albans.
Mais cela pourrait changer avec le temps, le monde "historique" du golf ne faisant pas front commun face à cette nouvelle concurrence.
- Dissidents bienvenus à l'US Open -
Les organisateurs de l'US Open, l'un des quatre tournois du grand chelem qui ne sont pas organisés par le PGA Tour, pas plus que la Ryder Cup, avaient indiqué mardi que tout le monde serait bienvenu du 16 au 19 juin à Brookline (Massachussets).
"Nous nous honorons d'être le championnat le plus ouvert du monde et les joueurs qui ont gagné le droit d'y concourir cette année (...) auront la possibilité de le faire", avait déclaré l'USGA, estimant "injuste et inapproprié" d'écarter les joueurs dissidents.
L'affaire pourrait se déplacer à présent devant les tribunaux si un des 17 golfeurs nommément cités dans la note du commissaire Monahan, dont neuf ont déjà renoncé à leur adhésion au PGA Tour, décide de porter plainte.
D'autant que Monahan a prévenu que tout golfeur participant à l'avenir à un autre tournoi organisé par le LIV subirait le même sort. Après Londres, cinq des sept autres tournois estampillés LIV sont prévus sur des parcours américains.
Au total, la super ligue dissidente, financée par le fonds d'investissement saoudien, propose une série de huit tournois à travers le monde avec un format inédit sur trois jours, sans cut.
Pour le premier, qui se déroule au Centurion Club de St Albans, comme pour les autres étapes, 23 millions d'euros seront distribués, soit plus du double de chacun des quatre Majeurs. Pas une seule épreuve du circuit américain n'offre autant d'argent.
H.Yousef--DT