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A 25 ans, Marie Wattel, championne d'Europe du 100 m papillon, a déjà participé deux fois aux Jeux Olympiques, à Rio en 2016 et l'été dernier à Tokyo, où elle a fini 6e de sa course favorite.
Jusqu'aux JO de Paris, elle raconte son parcours à l'AFP. Dans ce premier épisode, elle explique son installation à Marseille, les difficultés d'une saison post-olympique et ses ambitions pour Paris-2024.
"J'ai choisi Marseille parce que ça faisait sens pour moi de préparer les Jeux de Paris en France. Et puis j'avais prévu de rester en Angleterre seulement le temps d'une olympiade, même si elle a finalement duré un an de plus. J'avais en tête d'aller en Angleterre pour finir mes études, puis de revenir en France une fois mon diplôme obtenu. J'ai toujours besoin de nouveauté, d'apprendre de nouvelles choses. Je n'aime pas la routine et cinq ans en Angleterre, c'était très long. Sur la fin, j'avais vraiment envie de partir. Ca m'avait fait la même chose en quittant Nice (en 2016, ndlr). Mon départ a pu surprendre parce que j'ai fait une super dernière année en Angleterre. Mais dans mon esprit, c'était +last one, fast one+, je donne tout et je rentre. En Angleterre, j'étais concentrée sur mes études et l'entraînement. A Marseille, je suis dans un environnement où je me sens plus heureuse et plus épanouie, mais où il y a aussi plus de distractions. Il faut trouver l'équilibre. Mais quand la natation devient prioritaire, c'est important d'avoir son petit cocon de confort."
- Tenter des choses -
"Avec le Covid et le report des JO de Tokyo, on a pensé aux Jeux pendant cinq ans. Là, il n'y a que trois ans et je n'ai pas pu couper comme j'en avais envie parce que c'est trop court. Je parle avec beaucoup de nageurs internationaux et on fait tous le même constat. On est fatigués mentalement et physiquement et on paie le prix de tout ça. Alors je m'accroche jusqu'aux championnats d'Europe en août et après je vais vraiment couper. Je ne peux pas me permettre de prendre plus de quatre semaines, après c'est deux mois pour retrouver son niveau. Mais j'en ai parlé avec Julien (Jacquier, son entraîneur, ndlr), j'ai vraiment besoin de prendre un avion, de partir loin et de me reposer."
"Après les Jeux, j'ai choisi de ne faire que des compétitions de septembre à décembre, sans vraiment m'entraîner. J'avais pensé qu'avec mes années d'entraînement, ça allait suffire et que je ferais des belles perfs. Au final, ça a été très compliqué et j'ai l'impression d'avoir perdu quatre ou cinq mois, où j'aurais pu commencer à travailler avec Julien et mieux débuter cette relation. Je les ai un peu gâchés avec ces +compets+ parce que je voulais faire des résultats et gagner de l'argent. C'est un petit regret et notre collaboration n'a vraiment commencé qu'en janvier. Ca fera une petite saison mais on a déjà avancé, on tente des choses. L'objectif c'est d'arriver en septembre 2023 en sachant exactement ce qu'on va faire et comment préparer l'année olympique."
- Plus d'opportunités -
"L'idée principale, c'est une médaille olympique sur 100 m papillon. Si je ne me fixe pas cet objectif, je le regretterai toute ma vie. Mais je vois aussi que le crawl s'améliore et j'ai envie d'arriver à Paris avec une autre chance de médaille sur 100 m crawl, et pourquoi pas aussi en relais. Et j'aimerais bien aller chercher une place en finale sur 50 m libre. Si j'ai mon ticket pour la finale, on ne sait jamais ce qui peut arriver, on l'a vu avec Florent Manaudou à Londres. Le 100 m papillon est souvent le premier jour, donc je voudrais continuer et avoir le plus d'opportunités possibles. Je suis inspirée par des nageurs comme Michael Phelps, Caleb Dressel ou Emma McKeon, qui a gagné sept médailles à Tokyo... Je n'ai pas la prétention de dire que je vais faire sept médailles, déjà une je serais très contente. Mais ce sont ces athlètes qui me donnent envie de me surpasser."
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT.
G.Gopinath--DT