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Engagé aux Championnats d'Europe, Renaud Lavillenie ne sera pas du voyage en Chine pour les Mondiaux en salle la semaine prochaine en raison de son âge: un critère de la Fédération française d'athlétisme que l'ancien recordman du monde regrette avoir découvert au dernier moment.
En amont du All Star Perche fin février, Lavillenie s'était dit "très fier" de retrouver les Bleus après avoir été retenu pour l'épreuve continentale à Apeldoorn, près de trois ans après sa dernière sélection.
Deux semaines plus tard, le perchiste de 38 ans n'a pas été choisi par la direction technique nationale pour les Mondiaux en salle de Nankin (Chine). Ne pouvant retenir que deux perchistes pour cette compétition, la FFA a opté pour Thibaut Collet, quatrième aux Pays-Bas la semaine dernière, et pour le jeune Baptiste Thiery, 23 ans.
"Nous avons fait face à un gros dilemme à la perche", a admis Romain Barras, patron de l'équipe de France d'athlétisme dans un communiqué de la fédération. Mais a finalement été privilégié "l'athlète qui aura le plus la possibilité de grandir dans le cadre de cette nouvelle sélection".
- "Trop vieux" -
Renaud Lavillenie a publiquement critiqué cette décision en répondant à un commentaire sous la publication Instagram de la fédération. Une internaute s'interrogeait sur l'absence du champion olympique de 2012, demandant s'il avait réalisé les minimas pour ces Mondiaux.
"Si si mais je suis considéré (comme) trop vieux par le DTN", lui a répondu le perchiste.
"Ils ont préféré prendre Baptiste Thiery plutôt que moi en misant sur la jeunesse. Le choix se respecte, il n'y a pas de souci. Mais quand on donne les règles du jeu en amont", a expliqué Lavillenie à l'AFP depuis Uppsala en Suède, où il doit participer au Mondo Classic jeudi.
"Avec mon coach, on a sollicité la DTN en amont pour savoir comment ça allait se passer et ce critère n'avait jamais été évoqué", a-t-il déploré, regrettant que ce ne soit "pas la première fois" qu'il y ait des problèmes concernant les critères de sélection.
Malgré la déception et l'incompréhension, Lavillenie a reconnu qu'il était difficile de choisir "entre un mec qui a fait 5,91 m et un autre qui a fait 5,91 m": les meilleures performances des deux perchistes cet hiver.
- Hiver prometteur -
Handicapé par les blessures, Renaud Lavillenie n'avait, avant Apeldoorn, plus sauté sous le maillot de l'équipe de France depuis les Championnats d'Europe à Munich en 2022 et n'était pas parvenu à se qualifier pour les JO à Paris l'été dernier.
Mais le champion olympique des Jeux de Londres est revenu à un bon niveau cet hiver, franchissant pour la première fois depuis 2021 une barre à 5,91 m. Cette performance lui a ouvert la voie des Mondiaux en salle, les minimas étant fixés à 5,82 m.
De retour dans le groupe France à Apeldoorn, Lavillenie est passé à côté de son concours, étant incapable d'aller plus haut que 5,60 m, tout comme Thiery, et comptait se relancer jeudi en Suède avant les Mondiaux.
Mais il reste finalement à quai. "C'est frustrant parce que c'est vraiment l'objectif que j'avais coché et justement, après la déception des Europe, je comptais me rattraper et faire ce que je sais faire", a souligné Lavillenie tout en relativisant.
"J'ai la chance d'avoir ce meeting-là demain qui va me permettre de finir la saison sur une, je l'espère, très bonne note et ensuite de commencer direct à me préparer pour la saison estivale".
L'été approchant, Lavillenie aura l'ambition de redevenir "indiscutable" pour ne pas risquer de voir la sélection pour les Championnats du monde, à Tokyo en septembre, lui échapper.
O.Mehta--DT