![Mondiaux de biathlon: Julia Simon, le moral retrouvé](https://www.dubaitelegraph.ae/media/shared/articles/80/71/3b/Mondiaux-de-biathlon--Julia-Simon---550700.jpg)
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Malgré un début de saison compliqué, la biathlète Julia Simon débarque à Lenzerheide (Suisse) pour les Mondiaux, rassurée par ses sensations récentes au tir, et nourrit des ambitions élevées avant de se tourner vers les JO-2026.
Un soleil radieux brille début février sur le pas de tir du domaine skiable des Saisies (Savoie), où la Française répète ses gammes seule et appliquée, à quelques jours de "son plus gros objectif de l'année".
"C'est difficile de ne pas avoir le moral avec ce temps. Je me sens bien ici, je suis chez moi", dit-elle souriante à l'AFP, en montrant du doigt un pittoresque chalet d'alpage surplombant la station, dans lequel elle a passé son enfance avec ses parents.
Après une accélération explosive en ligne droite et un tour de piste à rythme soutenu, Simon se positionne couchée sur son tapis en face des cibles puis expire calmement. Cinq tirs, cinq touches. Elle remet sa carabine sur son dos et recommence son circuit.
"A l'entraînement, le taux de réussite est forcément plus élevé. Le tir est un exercice très exigeant, ça dure entre 20 et 40 secondes, donc il faut être complètement focus. En compétition, tout le challenge est de garder sa concentration", explique-t-elle.
Une clarté d'esprit que la biathlète de 28 ans reconnaît ne pas avoir su conserver lors des étapes de Coupe du monde cette année. "J'ai eu une préparation compliquée, j'ai pris du poids et je suis arrivée fatiguée", commente-t-elle en toute franchise.
- "Je retrouve mes sensations" -
Quatrième du classement général après six étapes, elle est tout de même montée à trois reprises en individuel sur le podium, mais est passée complètement à côté plusieurs fois au tir. Une victoire de référence lui échappe pour le moment, mais pour combien de temps ?
"J'ai eu tendance à laisser la place à des pensées parasites et cela a fait que mon tir était moins bon que ces deux dernières saisons. Aujourd'hui, je me sens mieux, je retrouve mes sensations et ma capacité à me concentrer", savoure Simon.
Juste avant d'arriver en Suisse, elle a réalisé sa meilleure performance de la saison, avec un sprint solide (5e, 9/10 au tir) et une poursuite impressionnante de sérénité (2e derrière sa compatriote Lou Jeanmonnot, 20/20 au tir).
"J'ai réussi à me remobiliser. Cela me donne de l'espoir pour les Mondiaux. Je peux encore viser les podiums et peut-être même la victoire", estime-t-elle.
Richard Loosen, son entraîneur lors de ses jeunes années aux Saisies, n'est pas inquiet pour la championne. "On sent qu’elle revient bien. Cette saison est un peu une année test pour elle avant les Jeux" de Milan-Cortina en 2026, avance-t-il.
"Il y a une énorme concurrence en équipe de France, des jeunes qui poussent derrière, ce qui change un peu ses habitudes. Mais elle a à coeur de montrer qu'elle est toujours là. Elle a besoin de ça pour se surpasser", poursuit-il.
- Une année de transition -
D'autant qu'elle concède elle-même avoir manqué de motivation après deux années pleines sur le circuit mondial (un gros globe de cristal, cinq titres de championne du monde, dont quatre aux derniers Mondiaux), pourtant assez éprouvantes sur le plan personnel.
Elle a en effet été visée par deux plaintes en décembre 2022 et mai 2023 pour fraude à la carte bancaire, dont une déposée par sa coéquipière Justine Braisaz-Bouchet. Julia Simon, qui conteste les faits, a porté plainte contre X pour usurpation d'identité et l'enquête est toujours en cours.
"Avec ces victoires, il y a aussi eu plus d'attentes. Gagner devenait une pression constante et je savais que je n'avais pas l'énergie pour repartir sur une saison aussi exigeante cette année", reconnaît-elle.
Avec l'espoir de briller aux JO-2026, elle assume désormais de s'écouter plutôt que de s'user sur des compétitions qu'elle a déjà gagnées. "Les grandes championnes savent quand se préserver et ça, ça vient avec l’expérience", souligne-t-elle.
Quand elle ne s'entraîne pas, Julia Simon passe ses journées dans un atelier de menuiserie, où elle personnalise les crosses de ses carabines. "Un travail de patience" qui a pu lui manquer par le passé, selon celle qui rêve plus tard de devenir ébéniste.
Son entrée en lice en individuel vendredi à 15h05 lors du sprint sera l'occasion de montrer de quel bois est fait une championne en titre.
H.El-Qemzy--DT