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Le chaos samedi soir autour du Stade de France, future enceinte olympique, lors de la finale de la Ligue des champions braque les projecteurs sur les multiples défis sécuritaires qui accompagnent les Jeux olympiques de 2024 à Paris et la Coupe du monde de rugby, l'année prochaine.
"Une alerte très sérieuse": le président PS du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, partie prenante de l'organisation des JO de Paris, ne décolérait pas lundi. "Il faut que ce soit une alerte collective, sur l'anticipation sur le volume des moyens déployés, en termes de sécurité privée, de moyens de police, d'organisation des transports, de consommation (de boissons, NDLR)", résumait-il sur francetv info.
Visiteur régulier du Stade de France, Stéphane Troussel explique n'avoir jamais vu "une telle désorganisation". Il y a deux semaines, ce même Stade de France, battait son record d'affluence avec un concert d'Indochine, frôlant les 100.000 spectateurs...
Si plusieurs sources expliquent depuis ce week-end que le phénomène de supporters sans billet est propre au football et que le public des Jeux ou même du rugby est plus "sage", difficile néanmoins de ne pas s'interroger sur la gestion de ces futurs événements sportifs majeurs.
- "Renforcer le pilotage" -
D'ailleurs, la toute nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui fustigeait samedi soir dans un tweet les supporters anglais, expliquait finalement lundi qu'il fallait "renforcer le pilotage des grands événements", évoquant aussi "la gestion des flux au sortir des transports" ou les zones de filtrage. Elle n'a pas précisé en quoi ni comment ce pilotage serait renforcé.
Actuellement, la sécurité des grands événements sportifs relève de plusieurs échelons. D'abord le ministre de l'Intérieur, policier en chef, Gérald Darmanin. Sous sa direction, le coordinateur national pour la sécurité des JO et les grands événements (CNSCJ), Ziad Khoury, mais aussi le préfet de police de Paris.
Rattaché à Matignon, une autre entité est toute entière dévouée aux JO et aux grands événements: la délégation interministérielle aux JO et aux grands événements dirigée par Michel Cadot. Cet ancien préfet de police de Paris a passé sa soirée de samedi au PC sécurité du Stade de France. Tous ces acteurs se réunissent régulièrement avec le comité d'organisation des JO.
Et certains points névralgiques sont déjà pointés: d'abord la sécurisation de la cérémonie d'ouverture avec une foule répartie au bord de la Seine ou encore la place de la Concorde, qui accueillera les sports urbains (skateboard, breaking, BMX freestyle et basket 3x3).
La zone autour du Stade de France sera elle aussi très fréquentée puisque le Centre aquatique olympique est situé juste en face et sera relié par une nouvelle passerelle, tout cela non loin du village des athlètes.
Si la liste des voies olympiques qui faciliteront la circulation pour officiels et athlètes, vient d'être publiée en détail au Journal officiel, la question des transports est primordiale.
- "Fierté" -
Mi-novembre 2021, Jean Castex, alors Premier ministre, avait demandé à Gérald Darmanin de faire des propositions "au plus tard en juin 2022 pour l'ensemble des sites et des épreuves". Rien n'a encore été rendu public à ce stade.
Du côté des organisateurs, le Cojo a déjà rehaussé sa ligne budgétaire liée à la sécurité qui est passée à 295 millions d'euros. D'ici à la fin de l'année, celle-ci pourrait être encore retouchée.
S'agissant de la billetterie, alors que plus de 13 millions de billets seront émis pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la ministre des Sports, au sortir de la réunion de lundi, a évoqué "la systématisation de la billetterie électronique" et "les moyens de prévenir les fraudes". En arrière plan, la question hautement sensible de la cybersécurité, qui est pilotée par l'Anssi (Agence nationale de sécurité des systèmes d'information).
En dehors de la question cruciale des moyens humains, c'est-à-dire le nombre de policiers, de gendarmes ou d'agents de sécurité privée, et des moyens technologiques, il y a aussi la question de la méthode. Ainsi Stéphane Troussel demande que "la doctrine d'emploi et de maintien de l'ordre public soit établie pour que les prochains organisateurs puissent anticiper".
"Il faut que l'accueil des JO et de la Coupe du monde de rugby soit une fierté pour notre pays, pour la Seine-Saint-Denis et ses habitants", a-t-il martelé. Le 26 juin prochain c'est à côté du Stade de France que se tiendra la journée olympique avec initiations sportives en présence d'athlètes, "une grande fête du sport" pour gommer un peu les images de gaz lacrymo de samedi soir.
A.Ansari--DT