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Attendue comme une des rares à pouvoir menacer Iga Swiatek, Ons Jabeur, N.6 mondiale et joueuse la plus prolifique de la saison sur terre battue, a mordu la poussière dès le premier tour de Roland-Garros dans la grisaille parisienne dimanche.
En soirée, le jeune phénomène Carlos Alcaraz, aux portes du top 5 à 19 ans et déjà prétendant au titre au bout d'un printemps ébouriffant, a lui répondu présent : il n'a laissé que six jeux au lucky loser argentin Juan Ignacio Londero, dominé 6-4, 6-2, 6-0 en moins de deux heures.
"C'est très dur, parce que je voulais vraiment aller très loin", a tristement souri Jabeur, les yeux encore rougis en conférence de presse, une grosse heure après sa défaite 3-6, 7-6 (7/4), 7-5 en près de deux heures et demie face à la Polonaise Magda Linette (52e).
"C'est un tournoi que j'aime beaucoup, j'ai bien joué sur terre battue à Madrid et à Rome, c'est une défaite lourde à digérer", a poursuivi la Tunisienne de 27 ans, très populaire dans son pays et nettement la préférée du public du court Philippe-Chatrier dimanche midi.
Avec sa saison sur ocre très réussie jusque-là et forte de son meilleur classement, forcément, Jabeur voyait grand à Paris et s'imaginait bien faire tomber une barrière de plus Porte d'Auteuil après avoir ouvert la voie année après année.
- Jabeur préfère positiver -
Devenue en 2020 la première joueuse arabe à s'inviter en quarts de finale en Grand Chelem (à l'Open d'Australie), puis en 2021 la première à gagner un tournoi WTA, elle a encore été la première à remporter un tournoi WTA 1000, la catégorie la plus relevée après les Grands Chelems, début mai à Madrid.
Son nouveau statut de sérieuse candidate au trophée a-t-il pesé ? "Apparemment, oui", a lâché la Tunisienne, auteure d'une vingtaine de fautes directes dans la manche décisive (47 au total), jouée en partie sous la bruine, à l'image de ce smash resté de son côté du filet dans le dernier jeu.
Néanmoins Jabeur s'efforce de positiver : "Il faut être prête à rebondir. C'était peut-être une bonne chose (pour l'avenir) de perdre aujourd'hui (dimanche). Je préfère dire ça plutôt qu'être très dure avec moi-même et gaspiller un peu ce que j'ai fait à Madrid (titre) et à Rome (finale). Il faut savoir digérer les défaites, en tirer de bonnes choses."
De l'Espagne à l'Italie, elle a enchaîné dix victoires consécutives. Seule Swiatek, sur une série de 28 matches gagnés d'affilée désormais, l'a stoppée. En ajoutant sa finale à Charleston (États-Unis) et son quart de finale à Stuttgart, Jabeur menait en arrivant à Paris la danse au nombre de succès sur terre battue cette saison : 17 (pour 3 défaites).
- "Douloureux" pour Thiem -
Malheureusement pour Dominic Thiem, le voir éliminé dès le premier tour n'est plus une surprise : le double finaliste de Roland-Garros (2018 et 2019), à l'époque deuxième meilleur joueur du monde sur ocre derrière le roi Rafael Nadal, et lauréat de l'US Open 2020, a toutes les peines du monde à essayer de redevenir lui-même.
Depuis son retour à la compétition au printemps après une blessure longue durée au poignet droit, l'Autrichien n'a pas gagné le moindre match en sept tentatives (dont une en Challenger). Dimanche matin, il n'a inscrit que neuf jeux face au 87e joueur mondial, le Bolivien Hugo Dellien, vainqueur 6-3, 6-2, 6-4.
"Je ne suis pas encore au niveau, je dois l'accepter, même si c'est une défaite vraiment douloureuse", constate l'ex-N.3 mondial dégringolé autour du 190e rang, qui veut croire que "la clé est simplement la patience".
Tombée d'entrée également, l'Espagnole Garbiñe Muguruza (2-6, 6-3, 6-4 contre Kanepi), lauréate à Paris en 2016.
Entrées en lice maîtrisées en revanche pour Alexander Zverev, N.3 mondial et demi-finaliste sortant, vainqueur 6-2, 6-4, 6-4 du qualifié autrichien Sebastian Ofner, et pour Grigor Dimitrov, qui n'a lâché qu'un jeu par set (6-1, 6-1, 6-1 contre Giron). Comme pour Maria Sakkari, N.4 mondiale et dans le dernier carré en 2021 (6-2, 6-3 contre Burel).
Après deux tentatives infructueuses, Félix Auger-Aliassime (9e) a lui obtenu la toute première victoire de sa carrière à Roland-Garros. Mais le Canadien de 21 ans a dû combler un retard de deux sets à zéro pour y parvenir aux dépens du 122e joueur mondial, le Péruvien Juan-Pablo Varillas, finalement battu 2-6, 2-6, 6-1, 6-3, 6-3 en près de 3h15 min.
G.Koya--DT