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Attendue comme une des rares à pouvoir menacer Iga Swiatek, Ons Jabeur, N.6 mondiale et joueuse la plus prolifique de la saison sur terre battue, a mordu la poussière dès le premier tour de Roland-Garros dans la grisaille parisienne dimanche.
En fin de journée, le jeune phénomène espagnol Carlos Alcaraz fera ses premiers pas sur le Central. Le N.3 mondial Alexander Zverev doit lui lancer sa quinzaine sur le court Suzanne-Lenglen. Tous deux sont opposés à des joueurs issus des qualifications.
"C'est très dur, parce que je voulais vraiment aller très loin", a tristement souri Jabeur, les yeux encore rougis en conférence de presse, une grosse heure après sa défaite 3-6, 7-6 (7/4), 7-5 en près de deux heures et demie face à la Polonaise Magda Linette (52e).
"C'est un tournoi que j'aime beaucoup, j'ai bien joué sur terre battue à Madrid et à Rome, c'est une défaite lourde à digérer", a poursuivi la Tunisienne de 27 ans, très populaire dans son pays et nettement la préférée du public du court Philippe-Chatrier dimanche à la mi-journée.
Avec sa saison sur terre battue très réussie jusque-là et forte de son meilleur classement, forcément, Jabeur voyait grand à Paris et s'imaginait bien faire tomber une barrière de plus Porte d'Auteuil après avoir ouvert la voie année après année.
Devenue en 2020 la première joueuse arabe à s'inviter en quarts de finale en Grand Chelem (à l'Open d'Australie), elle avait aussi été la première à gagner un titre sur le circuit WTA l'année dernière et la première encore à remporter un tournoi WTA 1000, la catégorie la plus relevée après les Grands Chelems, début mai à Madrid.
- Jabeur préfère positiver -
Son nouveau statut de sérieuse prétendante au trophée a-t-il pesé ? "Apparemment, oui", lâche-t-elle.
Néanmoins Jabeur s'efforce de positiver malgré la déception : "Il faut être prête à rebondir. C'était peut-être une bonne chose (pour l'avenir) de perdre aujourd'hui (dimanche). Je préfère dire ça plutôt qu'être très dure avec moi-même et gaspiller un peu ce que j'ai fait à Madrid et à Rome."
De l'Espagne à l'Italie, elle a enchaîné dix victoires consécutives. Seule Swiatek, qui est dans une série de 28 matches gagnés d'affilée désormais, l'a stoppée.
En ajoutant sa finale à Charleston (États-Unis) et son quart de finale à Stuttgart, Jabeur menait la danse au nombre de succès sur ocre cette saison : 17 (pour 3 défaites).
Programmée en ouverture de la quinzaine sur le Central, elle a d'abord connu une première manche plutôt tranquille, après un break rapide.
Mais Linette a opposé nettement plus de résistance à partir du deuxième set et la Tunisienne, au contraire, a progressivement perdu le fil, et son calme. Plus le match avançait, plus elle peinait à trouver des solutions et donnait l'impression de se précipiter. En témoigne sa vingtaine de fautes directes commises dans la manche décisive (47 au total).
- "Douloureux" pour Thiem-
Revenue de 4 jeux à 2 à 4 partout dans le troisième set, sous la bruine et dans le vent, Jabeur a fini par craquer sur son service en perdant les cinq derniers points du match - dont un sur un smash resté de son côté du filet - alors qu'elle menait 40-0.
"Il ne faut pas perdre espoir, parce que finalement on perd toutes les semaines dans ce sport, a-t-elle rappelé. Il faut savoir digérer les défaites, en tirer de bonnes choses."
Malheureusement pour Dominic Thiem, le voir éliminé dès le premier tour n'est plus une surprise : le double finaliste de Roland-Garros (2018 et 2019), à l'époque deuxième meilleur joueur du monde sur ocre derrière le roi Rafael Nadal, et lauréat de l'US Open 2020, a toutes les peines du monde à essayer de redevenir lui-même.
Depuis son retour à la compétition au printemps après une blessure de longue durée au poignet droit, il n'a pas gagné le moindre match en sept tentatives (dont une en Challenger). Dimanche matin, il n'a inscrit que neuf jeux face au 87e joueur mondial, le Bolivien Hugo Dellien, vainqueur 6-3, 6-2, 6-4.
"Je ne suis pas encore au niveau, je dois l'accepter, même si c'est une défaite vraiment douloureuse", constate l'ex-N.3 mondial dégringolé autour du 190e rang, qui veut croire que "la clé est simplement la patience".
Tombée d'entrée également, l'Espagnole Garbiñe Muguruza (2-6, 6-3, 6-4 contre Kanepi), lauréate Porte d'Auteuil en 2016.
Y.Chaudhry--DT