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Journée de contrastes vendredi dans le camp français: Romain Bardet a abandonné le Tour d'Italie dans la 13e étape gagnée à Cuneo (nord-ouest) par Arnaud Démare, vainqueur pour la troisième fois au sprint.
Sous la chaleur, le Giro a poursuivi sa course par élimination des favoris. Bardet, l'un des hommes forts de la course au vu de l'étape-reine du Blockhaus dimanche dernier, a abandonné contre toute attente. Visage blême, en proie à des problèmes gastriques, il est monté dans la voiture de son équipe DSM une heure environ après le départ de Sanremo dans cette étape de 150 kilomètres sans difficulté majeure.
"Après être tombé malade pendant l’étape d’hier (jeudi), la situation a empiré pendant la nuit et malgré tous les efforts, il n’est plus en position de continuer la course", a annoncé la formation DSM.
Cet abandon coupe court aux ambitions de l'Auvergnat, très affûté sur ce Giro, de rééditer ses performances du Tour de France (2e en 2016, 3e en 2017), voire de faire mieux encore. "Je pense que c'est l'année de Romain", prédisait dernièrement à l'AFP Thibaut Pinot, convaincu par la montée en puissance de son ex-rival des catégories de jeunes, vainqueur en avril du Tour des Alpes et auteur jusqu'à présent d'un parcours probant.
"Je fais partie des trois meilleurs", avait d'ailleurs estimé le Français, au niveau de l'Equatorien Richard Carapaz et de l'Espagnol Mikel Landa lors de l'ascension du Blockhaus. Sans parvenir toutefois à rafler face à l'Australien Jai Hindley le succès d'étape qu'il attend toujours sur le Giro, pour sa deuxième participation.
- Une course-poursuite haletante -
A l'inverse, Démare a triomphé pour la troisième fois depuis le départ de Hongrie. Après Messine (5e étape) et Scalea (6e), le Picard de l'équipe Groupama-FDJ s'est offert un "tris", à une marche seulement de son bilan du Giro 2020 (quatre étapes et le classement par points).
Cette fois, Démare a devancé l'Allemand Phil Bauhaus, le Britannique Mark Cavendish et le Colombien Fernando Gaviria dans un sprint très long et longtemps incertain. Car le peloton, en file indienne, n'a repris l'échappée de quatre coureurs (Eenckhoorn, Maestri, Prodhomme, J. van der Berg) qu'à 700 mètres de la ligne après une course-poursuite haletante.
"C'est une journée incroyable, l'échappée a vraiment bien résisté et j'ai commencé à douter", a avoué le Français. "Je me suis douté à 10 bornes qu'on allait rentrer à 10 bornes, j'étais mort, je me demandais comment faire".
"Je fais un sprint à la rupture, comme je peux, et je viens arracher cette victoire", a ajouté le Français qui a signé la 87e victoire de sa carrière, sa huitième dans le Giro, et a insisté sur le rôle de son équipe, toute entière à son service: "Les mecs ont fait un boulot monstrueux !"
Samedi, la 14e étape, courte (147 km) et intense, propose un circuit accidenté dans les alentours de Turin, avec les doubles ascensions du colle della Maddalena et Superga. L'arrivée est jugée en ville, dans l'ancienne capitale du royaume d'Italie au XIXe siècle.
H.Hajar--DT