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Trahi par son pied gauche six jours plus tôt à Rome, Rafael Nadal est apparu mercredi soir sur le Central de Roland-Garros pour un entraînement ouvert au public et il a frappé, fort, visiblement sans gêne particulière.
Alors que le public regardait au soleil Stefanos Tsitsipas taper des balles sous le regard de son père, une clameur est soudain montée des travées: à 18h00, le roi Nadal entrait sur "son" court, celui où il a soulevé treize fois la Coupe des Mousquetaires.
Et pendant que la terre battue était arrosée, que le champion patientait tranquillement sur le côté, le millier de spectateurs s'est mis à scander "Nadal ! Nadal !"
Puis Rafa a commencé ses échanges avec son compatriote Jaume Munar. Doucement d'abord, comme pour ne pas casser la balle qui se serait transformée en oeuf. Et de plus en plus fort jusqu'à martyriser la petite sphère jaune comme pour en faire une omelette.
Encouragé comme s'il était en plein match, Nadal a distribué quelques petits signes de la main en remerciement.
Exercices à la volée, quelques smashs, des services, puis Nadal et Munar on fait des jeux pendant une bonne heure.
Sur un gros service de Munar, Nadal a bondi sur sa gauche pour balancer un de ses énormes coups droits long de ligne que son adversaire du jour n'a pu que regarder passer avant même de pouvoir se relever de son geste de service.
Frappes, courses, sauts, glissades, petits jurons sur des coups manqués... durant deux heures Nadal ne s'est rien épargné, il a tout fait, tout réussi. Plus rien à voir avec ces terribles grimaces qui ont accompagné sa défaite contre Denis Shapovalov en 8es de finale du Masters 1000 de Rome.
Victime du réveil insupportable de la douleur liée à sa blessure chronique et incurable au pied gauche (syndrome de Muller-Weiss), l'Espagnol avait indiqué dans la foulée qu'il rêvait toujours de participer à Roland-Garros (22 mai-5 juin) mais qu'il ne savait pas si son pied le lui permettrait.
Il y est et connaîtra son premier adversaire jeudi à l'issue du tirage au sort prévu à 19h00.
Sans rechute soudaine, le Majorquin qui fêtera ses 36 ans le 3 juin, jour des demi-finales, devrait être dans la course pour un 14e titre à Roland-Garros, et ainsi repousser à 22 son record de trophées du Grand Chelem.
T.Jamil--DT