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Fidèle à "l'émulation" prônée cet automne, le sélectionneur du XV de France a procédé à deux choix forts pour affronter la Nouvelle-Zélande samedi, en offrant sa première cape à Romain Buros à l'arrière, et en écartant du groupe l'ouvreur Matthieu Jalibert.
Comme face au Japon, le polyvalent Thomas Ramos a été préféré à l'ouverture, associé à Antoine Dupont à la charnière. Le demi d'ouverture de l'UBB, titulaire lors du Mondial-2023, n'est lui pas présent sur la feuille de match.
Buros, plusieurs fois appelé mais jamais capé, va lui étrenner sa première sélection face aux redoutables All Blacks, et prend la place de Léo Barré qui avait occupé le N.15 face au Japon. "Léo a laissé un peu de place dans ses performances à l’émulation", s'est justifié Galthié jeudi en conférence de presse.
"(Buros) est un joueur venu en Australie en 2021, au Japon en 2022, qui est venu régulièrement avec nous et qui depuis maintenant quatre ans performe avec son club et aux entraînements avec nous. Il arrive avec un capital confiance et des certitudes dans son jeu" a expliqué Galthié.
"C'est le rêve (de jouer face aux Blacks). Il n'y a pas un joueur en France aujourd'hui qui ne veut pas jouer ce match là" a ajouté Galthié, notant la qualité du jeu aérien du joueur de l'UBB.
Le demi de mêlée Nolann Le Garrec et le trois quart centre Emilien Gailleton sont les deux seuls joueurs des lignes arrières sur le banc, aux côtés de six avants afin de relever le défi physique proposé par les All Blacks.
"Les 20 dernières minutes ont permis aux All Blacks de récupérer des pénalités décisives face à l’Angleterre, l’Irlande, notamment autour de la mêlée", a relevé Galthié.
Ce banc en 6-2 relègue Jalibert hors du groupe face à la Nouvelle-Zélande. Une nouvelle déception pour l'ouvreur bordelais (26 ans, 34 sélections), qui s'était blessé au printemps après un début de Tournoi compliqué, mais était revenu en forme avec son club cette saison.
- "Le projet est collectif" -
"On a besoin de détermination, de joueurs forts. Il a toujours essayé de donner le meilleur de lui-même, et il continuera, s'il le souhaite", a commenté Galthié à propos de la gestion du cas Jalibert, dans ce qui pourrait sonner comme un avertissement.
"On prend le temps de discuter avec tous les joueurs (…) L'émulation dans cette équipe est importante, le projet est collectif", a-t-il prévenu.
Ramos, qui ne cache pas sa préférence pour le poste d'arrière, mais avait terminé le Tournoi en tant qu'ouvreur, va lui connaître un des plus grands défis de sa carrière à ce poste.
En fin de match, Dupont couvrira l'ouverture si Ramos devait sortir ou glisser à l'arrière, le choix du banc limitant les options derrière.
"C'est vrai qu'il est très rarement dix", avait reconnu mercredi le centre Gaël Fickou, qui sort lui du banc qu'il avait retrouvé face au Japon pour la première fois depuis 2019, associé à Yoram Moefana. "Après c'est un très bon défenseur, il a un excellent jeu au pied. Il est complet, je ne suis pas inquiet par rapport à ça".
Les autres changements par rapport à l'équipe qui a écrasé sans forcer le Japon (52-12) sont dus à des blessures. En troisième ligne, en l'absence de François Cros victime d'une commotion, c'est le puissant Paul Boudehent qui est titularisé, associé à Alexandre Roumat et Grégory Alldritt.
Les premières et deuxièmes lignes sont inchangées, le pilier droit Tevita Tatafu enchaînant une deuxième sélection après le forfait de Uini Atonio, toujours en délicatesse avec son mollet, tandis que le deuxième ligne Thibaud Flament est bien là, après avoir reçu un coup sur la crête iliaque (bassin).
Derrière, Gabin Villière fait son retour dans le XV, titulaire à l'aile, profitant des absences de Damian Penaud (malade) et Théo Attissogbe (entorse du genou). Vingt-trois joueurs pour relever un grand défi, et "démarrer vraiment le chemin pour l'Australie", et la Coupe du monde 2027.
I.Viswanathan--DT