AEX
-11.9800
Le conseil national de l'éthique (CNE) de la Fédération française de football (FFF) a écrit au joueur du Paris SG Idrissa Gana Gueye pour lui demander d'expliquer s'il a oui ou non refusé de participer à une opération contre l'homophobie.
Le milieu du Sénégal doit "clarifier (sa) situation": soit dire que les "supputations" sont "infondées", soit "faire amende honorable" pour avoir refusé de porter le samedi 14 mai un maillot floqué des couleurs arc-en-ciel à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, selon le courrier adressé au joueur, révélé par L'Équipe.
Sollicité par l'AFP, l'entourage d'Idrissa Gana Gueye a répondu qu'il réagirait prochainement. Il a reçu mardi le soutien du président du Sénégal, Macky Sall.
Lors de la 37e journée de Ligue 1, la Ligue de football professionnel (LFP) a organisé une opération intitulée "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot" où les numéros des joueurs de L1 et L2 étaient floqués aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole des fiertés LGBT.
Gueye n'a pas joué, et n'était pas blessé, a précisé ce soir-là l'entraîneur du PSG, Mauricio Pochettino. Le Sénégalais n'avait pas non plus joué la saison passée à cette occasion, invoquant alors une gastro-entérite.
"Cette absence" samedi à Montpellier "est très largement interprétée comme un refus de participer à cette opération de sensibilisation et de lutte contre les discriminations", écrit le CNE, qui n'a pas de pouvoir disciplinaire.
"De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs", poursuit le courrier signé Patrick Anton, président du CNE. "Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise", est-il écrit.
Le CNE suggère par exemple à Gana Gueye d'"accompagner" sa réponse "d'une photo de vous portant le maillot en question".
"En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI+", poursuit le texte du CNE.
Le conseil de l'éthique conclut son message au champion d'Afrique en espérant "que ce courrier vous fera prendre conscience de la nécessité de clarifier votre situation ou de faire amende honorable, selon le cas".
H.Hajar--DT