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Héros du dernier Vendée Globe, doyen de la compétition à 65 ans, le "roi" Jean Le Cam s'élancera dimanche des Sables d'Olonne pour un sixième tour du monde en solitaire, sans escale ni assistance.
Après le sauvetage en mer spectaculaire de son concurrent Kevin Escoffier, il avait terminé quatrième de l'édition 2020-2021, malgré une côte cassée et un bateau abimé. Il se lance cette année sur un Imoca neuf pour vivre une "nouvelle histoire".
QUESTION: Vous aviez décrit au retour de la dernière édition une expérience "insoutenable". Qu'est-ce qui vous pousse à repartir?
REPONSE: "Il y a quatre ans, c'était quelque chose d'assez dur, pendant longtemps. En 2008, je chavire, j'y suis retourné après. C'est comme les enfants: quand tu tombes de ton vélo, on te dit de remonter. Donc là on remonte à vélo et on attend une nouvelle histoire. L'histoire, on ne la connait pas mais c'est ça la course, une aventure. C'est pour ça aussi que, personnellement, j'y retourne. Je ne sais pas ce qui va se passer.
On pourrait se dire que six courses, c'est assez, et puis on recommence. C'est un beau projet".
Q: Pourquoi selon vous le Vendée Globe a-t-il une aura particulière dans le monde de la course au large ?
R: "Les gens aiment le challenge du tour du monde en solitaire. Les règles sont assez simples et c'est surtout une course qui perdure dans le temps. On sait que tous les événements en général quand ils ont un certain nombre d'années, cela fait partie du succès. Il y a aussi le village, c'est beaucoup d'échanges. Et l'émotion du chenal".
Q: Avez-vous un objectif de classement ? Une idée de votre performance ?
R: "L'idée, on la verra à la fin. Regardez l'idée qu'on avait il y a 4 ans au départ: il y avait deux bateaux favoris dans la course. Trois semaines après, le décor avait changé. Il est bien malin celui qui peut prédire le décor dans un mois, un mois et demi, deux mois. C'est l'incertitude totale. On verra à la fin de la foire".
Q: Certains observateurs voient deux courses dans la course, avec les bateaux à foils plus rapides d'un côté, et les voiliers à dérives, comme le vôtre, de l'autre. Qu'en pensez-vous ?
R: "Certains journalistes ont un schéma en tête. Mais il faut relater les choses telles qu'elles sont, pas selon un scénario imaginé à l'avance. On (les voiliers à dérives) ne compte pas pour des prunes."
Q: Avez-vous des appréhensions quant aux aléas de la course, aux collisions par exemple ?
R: "Quand tu heurtes quelque chose, c'est complètement aléatoire, la roulette russe. Un imprévu, tu l'acceptes. Le Vendée Globe, c'est trois ans de préparation et même pas trois mois de course. On met toutes les chances de notre côté, après les dés sont jetés".
H.Yousef--DT