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Grâce à un entraîneur à poigne, un mercato dispendieux et un réalisme clinique, Naples est redevenu en moins de quatre mois un prétendant au titre de champion d'Italie après sa catastrophique saison 2023/24.
Le Napoli d'Antonio Conte, leader de la Serie A depuis la sixième journée, défie dimanche (20h45/19h45 GMT) l'Inter, champion en titre qu'il devance encore d'un point malgré son revers à domicile du week-end dernier contre l'Atalanta (3-0).
. Un Conte à 6,5 millions d'euros
Approché il y a tout juste un an par le président-propriétaire de Naples Aurelio De Laurentiis pour succéder à Rudi Garcia, Antonio Conte avait décliné, conscient sans doute qu'il avait beaucoup à perdre en arrivant en cours de saison.
A l'issue d'un exercice calamiteux, terminé à la dixième place, sans qualification européenne pour la première fois depuis 2010, après avoir épuisé trois entraîneurs, De Laurentiis est revenu à la charge et a cette fois convaincu Conte.
L'ancien sélectionneur de l'Italie (2014-16), passé par la Juventus (2011-14), Chelsea (2016-18) et l'Inter (2019-21), a posé ses conditions: salariales d'abord, puisque venu avec son propre staff, il émarge à 6,5 millions d'euros par an, autant que Simone Inzaghi, l'entraîneur le mieux payé de Serie A.
Il a aussi eu le dernier mot en matière de transferts, en déclarant par exemple comme intransférables Khvicha Kvaratskhelia et Giovanni Di Lorenzo, et obtenu que ses dirigeants, dont son ominprésent président, coutumier des coups de gueule et se mêlant volontiers des compositions d'équipe, lui laissent le champ libre, au propre, en étant banni des entraînements par exemple, comme au figuré.
La méthode Conte, c'est aussi une préparation physique en juillet et août particulièrement épuisante, confiée à Costantino Coratti, discipline du très réputé Antonio Pintus.
. 150 millions en transferts
Même s'il a prévenu dès son arrivée que le club avait "besoin d'une reconstruction totale", Conte, 55 ans, n'a pas révolutionné le Napoli. Contre l'Atalanta le week-end dernier, sept des onze titulaires avaient été sacrés champions d'Italie en 2023 sous la direction de Luciano Spalletti.
Il a relancé des joueurs en perdition la saison dernière, rapidement déboussolés et démotivés, comme Di Lorenzo, Frank Anguissa ou Matteo Politano, redevenus fiables et faisant preuve de constance.
Meilleur buteur de la saison 2022/23, Victor Osimhen, qui commençait à agacer avec son salaire mirobolant (11 M EUR) et son comportement de diva, a été envoyé en prêt à Galatasaray, faute de clubs anglais intéressés.
Sur le marché des transferts, le Napoli a été cet été le club le plus dépensier de Serie A (149,5 M EUR), juste derrière la Juve (164,8 M EUR) et n'a pas eu à se plaindre de ces dépenses, que ce soit pour les Ecossais Scott McTominay et Billy Gilmour, l'Italien Alessandro Buongiorno ou le Belge Romelu Lukaku, imprévisible buteur, dont Conte arrive toujours à tirer le meilleur.
. Un froid réalisme qui a réveillé un volcan
Contrairement aux autres prétendants au titre, Naples n'a pas un calendrier alourdi par les compétitions européennes. C'est une aubaine pour Conte, dont le style de jeu, laissant volontiers la maîtrise du ballon à l'adversaire mais avec un pressing constant, est énergivore.
Cela lui permet aussi, avec au moins quatre séances d'entraînement par semaine, d'imprimer sa marque de fabrique, à savoir ce réalisme parfois critiqué qui lui a permis de remporter quatre titres de champion d'Italie et un sacre en Angleterre.
Son équipe, seulement septième meilleure attaque de Serie A, n'est pas aussi séduisante que le Napoli de Spalletti qui avait assommé le championnat 2022/23 dès l'automne. Mais elle affiche déjà une sérénité quasiment à toute épreuve qui a redonné espoir aux tifosi napolitains qui rêvent déjà d'un quatrième "scudetto".
Conte, plus prudent, saura dimanche soir si son équipe est vraiment taillée pour le titre.
H.Yousef--DT