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Entre pépins physiques, méforme et passages sur le banc, le milieu portugais Vitinha connaît un début de saison poussif avec le Paris SG après un exercice 2023-24 réussi dans le costume de leader technique et mental.
Alors que l'on attend l'officialisation de la prolongation jusqu'en 2029 de Vitinha, actée en interne selon une source proche du club, son statut lors du match crucial à Marseille dimanche (20h45) sera scruté. Car l'entraîneur Luis Enrique a laissé cet habituel titulaire sur le banc mardi contre le PSV Eindhoven (1-1).
Lorsqu'il est arrivé à Paris à l'été 2022, le petit brun (1m72) a paru pouvoir succéder à Thiago Motta et Marco Verratti dans le rôle du milieu technique, organisateur du jeu. Mais Vítor Machado Ferreira a rapidement semblé intimidé de devoir jouer avec des stars comme Lionel Messi, Neymar et Kylian Mbappé.
La renaissance de la saison 2023-24 n'en fut que plus spectaculaire. Vitinha a été l'un des joueurs les plus utilisés par Luis Enrique avec 46 matches joués, de fameuses statistiques pour un milieu (neuf buts, cinq passes décisives toutes compétitions ) et un rayonnement évident. "Le meilleur joueur" dixit le coach.
Surtout, le numéro 17 avait émergé comme l'une des personnalités les plus fortes d'un effectif jeune qui en a bien besoin, sonnant par exemple la révolte à Barcelone avec une superbe frappe lointaine (score final 4-1 pour se qualifier en demi-finale après une défaite 3-2 à domicile) et une régulation du jeu de classe mondiale.
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Problème: depuis août, le PSG a peut-être encore plus besoin, après le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid, d'un leader charismatique et technique, mais Vitinha, 24 ans, peine à retrouver son niveau.
Des gênes et blessures à la cheville, au retour des trêves internationales pendant lesquelles le Portugal compte aussi de plus en plus sur lui, ne l'ont pas aidé à prendre le rythme.
Et quand il est aligné, son placement en tant que milieu défensif freine forcément ses projections offensives, son physique semble émoussé et ses passes moins inspirées. Sans compter qu'il n'a toujours pas inscrit le moindre but en dehors du pénalty transformé avec sang-froid à Lille (victoire 3-1).
Ce coup de moins bien se ressent dans le rendement de l'équipe lors des gros matches puisque Paris n'a pris que quatre points en trois rencontres de Ligue des champions.
Mardi soir, Luis Enrique a décidé de se passer au coup d'envoi de celui qu'il qualifiait en mars de "joueur parfait pour son style", et de titulariser Fabian Ruiz.
"Il y a des choses que vous ne voyez pas", a dit mystérieusement le coach samedi, affirmant se baser sur les performances à l'entraînement pour décider de ses titulaires, qu'il souhaite toujours fluctuants.
Mais Fabian Ruiz lui non plus n'a pas su se hisser au niveau requis, et Vitinha a pu le remplacer dès la 59e minute.
Las... le Portugais a raté une passe pour l'un de ses premiers ballons, gâchant une contre-attaque intéressante. Ont suivi d'autres imprécisions et une prestation plutôt neutre.
Même si, et c'est le motif d'espoir concernant Vitinha, la domination de plus en plus implacable du PSG, avec les occasions à la clé, doivent à n'en pas douter à son activité sûre et tranquille en pointe basse du milieu. Un poste qui éloigne néanmoins de la zone de vérité ce maître canonnier, aux frappes lourdes et précises.
H.El-Qemzy--DT