AEX
-13.0900
Éloignée de l'équipe de France depuis plusieurs mois, l'ailière du Paris FC Clara Mateo a fait un retour éclatant vendredi soir contre la Jamaïque au point de bousculer la hiérarchie en attaque, loin de la "déception" de sa non-convocation aux Jeux olympiques.
"Je me sens bien physiquement et mentalement depuis le début de la saison, j'ai pris du plaisir et on a créé des automatismes", a-t-elle glissé vendredi soir après sa première en bleu depuis décembre dans les couloirs du stade Auguste-Bonal à Montbéliard.
Face à la Jamaïque (3-0), Laurent Bonadei l'a titularisée et comme un symbole c'est la joueuse de 26 ans qui a inscrit le premier but de l'ère du nouveau sélectionneur, son 5e en 30 sélections.
L'actuelle meilleure buteuse du championnat de France (6 buts), qui n'avait pas marqué avec les Bleues depuis septembre 2022, a été même tout proche d'un doublé quand elle a touché la barre transversale (33e) des Jamaïcaines, inexistantes tout au long du match.
Alignée dans un nouveau schéma tactique en 3-4-3, elle a été disponible et remuante dans chaque combinaison offensive: "C'est un système qui demande beaucoup de mouvements, de courses, de disponibilités. Quand on était porteuses du ballon, on avait plusieurs solutions, on a réussi à combiner", a souligné la N.10, associée à Delphine Cascarino et Kadidiatou Diani, très discrète à la pointe de l'attaque.
- Ingénieure, avant-centre et ailière -
Interrogé sur le match de Clara Mateo, Laurent Bonadei l'a "sentie à l'aise, en confiance. Elle a mis un beau but, elle était disponible dans le jeu, volontaire au pressing. Elle a pu jouer sur deux postes, à la fois dans l'axe sur une attaque à trois mais aussi sur le couloir, on connaît sa polyvalence". A droite ou au poste d'avant-centre, comme au PFC cette saison.
"Je suis polyvalente, j'aime bien finir les actions, j'essaye d'être encore plus décisive dans le dernier geste mais j'aime bien aussi faire la passe à mes partenaires et faire des appels en profondeur", a développé auprès de l'AFP la joueuse du PFC, arrivée en 2017.
"Je me sens bien au PFC. Le rachat (ndlr: par la famille Arnault) crédibilise encore plus les ambitions du club et on a envie de voir l'avenir", a-t-elle assuré.
La Parisienne, ingénieure "à 40%" et quand son emploi du temps lui permet, est donc l'une des grandes gagnantes de cette première rencontre de la saison de l'équipe de France, avec en ligne de mire l'Euro-2025 l'été prochain en Suisse.
Pourtant, celle qui a profité du forfait de Marie-Antoinette Katoto et des pépins physiques d'Eugénie Le Sommer - encore touchée vendredi soir à la cuisse -, semblait il y a quelques mois très loin de la sélection.
Hervé Renard, le prédécesseur de Laurent Bonadei, ne l'avait pas tenu pour Paris-2024. "J'ai connu une déception avec ma non-sélection aux Jeux olympiques, cela a été difficile à digérer. Donc j'ai pris du temps pour moi, j'ai pensé aussi à l'avenir. Je me suis reposée cet été et je me suis bien préparée après avec mon club", a-t-elle raconté à l'AFP, prenant cette convocation comme "une récompense" de son début de saison.
Avec l'envie de tourner la page et commencer une nouvelle histoire en bleu: "on a envie de rapporter une première médaille à la France, on a envie de changer les choses notamment sur le plan mental", a-t-elle souligné, comme ses coéquipières avant elle.
Pour l'attaquante du PFC, il faudra confirmer mardi soir en Suisse (25e au classement de la Fifa) face à une équipe d'un autre niveau que les Jamaïcaines (42e), et surtout face à l'Espagne, championne du monde en titre, en match amical le 3 décembre à Nice.
Y.Chaudhry--DT