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Bleu-blanc-rouge, le tricolore orne les maillots des Wizards et, comme un symbole, ceux des Français Bilal Coulibaly et Alexandre Sarr sur le parquet de Washington pour cette nouvelle saison de NBA.
L'antre de la capitale américaine rugit de bonheur à l'annonce de leurs noms jeudi pour le premier match de la saison. En face, un gros poisson, les Boston Celtics, et, malgré la défaite par 20 points d'écart (122-102), les deux jeunes joueurs ne peuvent s'empêcher de sourire.
"On se sent un peu comme à la maison!", lance le premier. "C'est tout simplement incroyable", lance le second, plongé pour la première fois de sa vie dans le grand bain de la NBA.
Le Toulousain, géant de 2m16 à 19 ans, a été choisi cet été en deuxième place de la draft, grand-messe des jeunes promesses du basket mondial choisies par les équipes américaines.
Sarr, pas en réussite (2 points à 1 sur 7 aux tirs) a "assuré", dixit le coach de l'équipe Brian Keefe, qui voit "beaucoup de potentiel" en lui. Et Coulibaly (8 points, 6 rebonds, 6 passes) ? Il était "incroyable".
A 20 ans, Bilal, le gamin de banlieue parisienne, a déjà charmé les tribunes avec son sens du jeu. Maillot du numéro 0 sur le dos, Stephen Powers, 60 ans, supporter des Wizards depuis qu'il a dix ans, rougit de plaisir de le voir associé à Alex Sarr.
"J'adore Coulibaly, il est très fort. Et avec Sarr, c'est génial. Si seulement on ne pouvait avoir que des Français comme ça !", lance l'abonné, surexcité.
- "Ca dit quoi ?" -
A cette paire s'est greffée une autre recrue francophone: le Suisse Kyshawn George. Le numéro 18, deux ans de moins que son âge, a grandi à deux pas de la frontière avec la France et joué plusieurs années à Chalon-sur-Saône, en Bourgogne.
"On parle français entre nous. Franchement, ça fait du bien !", lance le jeune joueur à l'AFP après le match contre Boston.
Dans les vestiaires, Coulibaly et Sarr sont côte-à-côte. L'Américain Jordan Poole a demandé d'être placé avec eux pour apprendre le français.
"Ca dit quoi ?" lance dans la langue de Molière le meneur des Wizards, taquin. "Mon objectif cette saison c'est d'apprendre le français, comme ça je pourrai parler avec eux dans leur langue sur le terrain !", lâche celui qui "adore Paris".
Sarr lui a concocté une petite playlist de musiques françaises pour apprendre à son coéquipier plus de mots que "bon match" et "bonne soirée".
"Ils veulent tous apprendre le français, c'est cool", rigole Bilal Coulibaly à propos de ses coéquipiers, pour la plupart américains. "C'est dur un peu d'apprendre le français quand même. Je leur ai dit, mais bon."
Baigné dans sa langue natale, Alex Sarr s'est intégré avec facilité. "C'est toujours bien de parler français, que ce soit sur le terrain ou dans les vestiaires, ça apporte forcément un côté maison, là où on a grandi", reconnaît l'ancien joueur des Perth Wildcats, en Australie.
- Restaurant italien -
Pour faciliter encore les choses, le petit groupe de francophones est encadré par Alexis Ajinca, ancien pivot de l'équipe de France promu assistant coach des Wizards à l'été.
Seul l'entraîneur de l'équipe, Américain, peine encore à articuler. "C'est trop dur", lance, bras croisés et sourire narquois, Brian Keefe à l'AFP.
Pas un problème pour les jeunes recrues, Sarr parle un anglais parfait et Coulibaly aussi. Le premier a passé une grande partie de sa vie à l'étranger, au centre de formation du Real Madrid dès ses 14 ans, puis aux Etats-Unis et en Australie. Le second sort d'une année dans la capitale américaine, où il a parfait ses gammes sur et hors du le parquet.
"J'apprends de plus en plus de termes chaque jour et je sens que je m'améliore", estime Bilal Coulibaly, vice-champion olympique cet été avec les Bleus, à Paris.
Illustration d’une intégration réussie pour les deux "frenchies" de "DC": Coulibaly a obtenu son permis américain et Sarr son code, au bout de la deuxième tentative. Cocorico ! Enfin, pas tout à fait. Pour dîner, Coulibaly et ses coéquipiers préfèrent un bon restaurant italien, dans le centre de la capitale.
J.Chacko--DT