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Pas spécialement programmé pour jouer l'accession, l'AC Ajaccio a finalement réalisé une saison extraordinaire et sa victoire samedi lors de la dernière journée contre Toulouse (1-0) lui permet de retrouver la Ligue 1 pour la quatrième fois de son histoire, huit ans après l'avoir quittée.
L'ACA en L1, qui l'eût cru en juillet dernier ? Pas même les supporters les plus optimistes. Car au lendemain d'un exercice 2020-2021 douloureux où le club avait obtenu son maintien tardivement, au soir de la 35e journée, on se demandait s'il allait encore parvenir à tenir la route dans l'antichambre de l'élite.
Parti avec le 12e budget de L2 (8,5 millions d'euros), une seule recrue (Oumar Gonzalez, transfuge de Chambly) et un prêt (Clément Vidal, arrivé de Montpellier), l'ACA a simplement misé sur sa formation, qui tourne à plein régime.
Yanis Cimignani et Tayrik Arconte ont ainsi signé pro et ont rejoint d'autres purs produits du club comme Vincent Marchetti, François-Joseph Sollacaro, Jean Botué ou Mounaïm El Idrissy.
Au sein d'un groupe quasiment inchangé, c'est cet amalgame entre une jeunesse talentueuse et audacieuse et des anciens aguerris (Mathieu Coutadeur, Gaëtan Courtet, Riad Nouri, Benjamin Leroy...) qui a permis à l'ACA de revenir goûter à la L1 après ses trois précédents passages, de 1967 à 1973, de 2002 à 2006 et de 2011 à 2014.
"On n'était pas programmés pour monter", reconnaissait avant le dénouement de samedi soir l'entraîneur Olivier Pantaloni. "Mais je savais qu'avec cette équipe, on avait les moyens d'en contrarier quelques-uns. On a pris les matchs les uns après les autres et à partir du titre de champion d'automne, on a annoncé la couleur", ajoutait-il.
"On n'aurait jamais pensé pouvoir faire un résultat comme ça en début de saison", exultait-il samedi au micro de beIN sport tandis que les supporters du stade François-Coty, archi-comble, envahissaient le terrain après avoir allumé des fumigènes avant même la délivrance du coup de sifflet final.
"C'est un groupe formidable, a-t-il ajouté, on a fait des résultats à la solidarité, à la force de caractère. Quand on sait, les moyens qu'on a ici c'est incroyable."
- Infranchissable défense -
Invaincu depuis le 12 mars et le derby contre Bastia, Ajaccio a surtout brillé par son état d'esprit, sa cohésion et une défense impressionnante, de très loin la meilleure de L2 avec seulement 19 buts encaissés en 38 matches, dont 22 où son but est resté protégé.
L'attaque a moins brillé avec une modeste moyenne d'un but par match (39 buts en 38 journées), mais cela a suffi pour réussir une superbe saison, 20 ans après le titre de champion de L2 décroché en 2002 avec Rolland Courbis et plus de dix ans après la dernière accession à l'élite, déjà avec Olivier Pantaloni aux commandes.
Depuis sa rétrogradation en L2 en 2014, l'ACA était déjà passé tout près de la remontée au terme de la saison 2017-2018, où il n'avait été battu qu'en barrages d'accession, par Toulouse. Deux ans plus tard, le club ajaccien était également toujours en course au soir du 7 mars, quand la saison 2019-2020 fut interrompue par le Covid.
Les Corses étaient alors troisièmes. Les barrages pour la montée avaient été annulés et seuls les deux premiers (Lens et Lorient) avaient été promus. "On avait tout fait pour disputer les barrages mais en vain. Une énorme déception car je suis persuadé que l'on serait montés en L1", avait raconté Christian Leca, le président ajaccien.
"L'accession nous permettrait de pérenniser le club sur les dix prochaines années", avait ajouté M. Leca. En attendant, le groupe de Pantaloni semble désormais mieux armé mentalement pour affronter l'élite et ses cadors la saison prochaine. Il le faudra, car en fin de saison, le passage à 18 clubs enverra quatre équipes à l'étage du dessous.
I.Menon--DT