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Comme l'an dernier, trois clubs français disputent ce week-end le dernier carré de la Coupe d'Europe de rugby. Toulouse, tenant du titre, aura fort à faire chez les Irlandais du Leinster pour rejoindre en finale, à Marseille, le vainqueur du duel fratricide entre le Racing 92 et La Rochelle.
. Leinster-Toulouse, la piste aux étoiles
Cinq étoiles européennes côté toulousain, quatre côté irlandais: l'affrontement samedi (16h00) à l'Aviva Stadium de Dublin entre les deux équipes les plus titrées du continent promet des étincelles.
Leurs routes s'étaient déjà croisées en 2019 à ce stade de la compétition, pour une victoire sans appel du Leinster (30-12). Mais la génération dorée du Stade toulousain a gagné depuis de la maturité et quelques trophées.
"On a appris beaucoup de choses ce jour-là. Trois ans après, je pense que nous ne sommes plus les mêmes et eux non plus", estime l'entraîneur en chef Ugo Mola, pour qui les Irlandais sont des "orfèvres de l'organisation et de la structure".
Principal pourvoyeur du XV du Trèfle, le Leinster, impressionnant depuis le début de la compétition, notamment en quart la semaine dernière à Leicester (23-14), "est l'une des plus belles équipes d'Europe", salue le talonneur et capitaine toulousain Julien Marchand.
Les champions d'Europe en titre ont été ménagés cette semaine après un bras de fer particulièrement éprouvant physiquement et mentalement contre le Munster, remporté au bout du suspense et d'une improbable séance de tirs au but (4-2, 24-24 après prolongation).
"Toulouse est déjà une excellente équipe. Alors savoir que la chance est de son côté va encore lui donner un petit truc en plus, le sentiment que rien ne peut lui arriver", confie à l'AFP l'ancien troisième ligne du Leinster Aidan McCullen, passé par la Ville rose lors de la saison 2005-06.
. Racing 92-La Rochelle: deux salles, deux ambiances
Le duel franco-français dimanche (16h00) entre les Racingmen, trois fois finalistes malheureux de la compétition, et les Maritimes, vice-champions d'Europe l'an dernier, s'apparente à un choc des titans, opposant deux équipes aux styles diamétralement opposés et qui se rencontrent pour la première fois en Champions Cup.
D'un côté, le pack ultra-puissant rochelais (Uini Atonio, Pierre Bourgarit, Grégory Alldritt, Danny Priso, Victor Vito...), de l'autre les feux follets franciliens (Teddy Thomas, Finn Russell, Nolann le Garrec, Juan Imhoff, Max Spring...).
Ce match, délocalisé au stade Bollaert de Lens en raison de la tenue d'un concert à l'Arena de Nanterre et dont le coup d'envoi sera donné par la star des All Blacks Dan Carter, s'annonce donc électrique, mais surtout "très serré et très indécis" selon Henry Chavancy.
"Ce sera très difficile, face à un adversaire redoutable et qu'on connaît bien", la dernière confrontation entre les deux clubs s'étant soldée fin mars par une victoire cinglante (19-0) à Marcel-Deflandre en Top 14, estime encore le centre du Racing 92.
"On sait qu'ils sont très forts dans le défi physique, ils ont un gros paquet d'avants et des joueurs très costauds aussi derrière", donc il faudra "élever notre niveau de jeu", prévient-il.
A la Rochelle, toujours à la lutte pour une place de barragiste en Top 14 alors que le Racing 92 est quasiment assuré d'en être, on se dit également "outsiders". Pour Victor Vito, "on sait que les joueurs du Racing 92 sont les favoris".
Car les Maritimes ont beau ne pas avoir perdu qu'une seule rencontre de Coupe d'Europe (sur ses onze dernières), "le match de dimanche sera le plus compliqué, avec beaucoup de menaces dans cette équipe, une ambiance et un environnement difficiles", estime le troisième ligne néo-zélandais.
Si l'excitation est moindre que l'an dernier, plus teintée de "maturité", la motivation est en revanche toujours là, assure l'ailier sud-africain Raymond Rhule: "jouer une deuxième finale d'affilée serait un truc de ouf!".
S.Al-Balushi--DT