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Huit mois après sa dernière apparition, le poids lourd français Tony Yoka retrouve le ring samedi à Bercy pour affronter le Congolais Martin Bakole et ses 125,6 kg, le défi le plus relevé de sa carrière jusqu'à présent.
"Franchement, il est fort", prévient Yoka, qui affiche seize kilos de moins sur la balance à la veille du combat (109,6 kg). "C'est un adversaire qui va me donner du fil à retordre et il faudra s'en méfier jusqu'à la fin."
Longtemps raillé pour le faible pedigree de ses opposants, le Parisien monte en grade et se prépare cette fois à un duel plus corsé face à un boxeur solide et puissant, qui n'a connu qu'une seule fois la défaite en 18 combats pour 72% de victoires avant la limite et ambitionne comme Yoka de se hisser rapidement dans le top 10 des classements mondiaux.
A 28 ans, le petit frère du champion du monde WBC des lourds-légers Ilunga Makabu est aussi le sparring partner préféré des stars de la catégorie reine; Anthony Joshua, Tyson Fury ou encore Oleksandr Usyk ont fait appel à ses services.
"Je pense vraiment que ça va être mon combat le plus dur, en tout cas en terme d'adversaire, depuis le début", estime Yoka, invaincu en onze sorties chez les professionnels (9 succès avant la limite).
"Mais je pense que ça va être aussi celui où je me sens le mieux (...) On a fait une très grosse préparation", assure-t-il.
- "Faire mon travail" -
A 30 ans, le champion olympique 2016 cherche toujours une opportunité de combattre pour une ceinture mondiale, son obsession depuis ses débuts pros en 2017.
Il aurait eu l'occasion de s'en rapprocher après avoir accepté de défier le Croate Filip Hrgovic lors d'une demi-finale mondiale IBF. Mais étant déjà lié contractuellement à Bakole, le Français a été contraint de combattre le Congolais.
"Tony n'est pas sérieux", a estimé Bakole. "Il ne m'a pas appelé, ni mon équipe. Nous étions surpris qu'il accepte la proposition de Hrgovic. On ne doit pas changer comme ça. Il doit honorer son contrat."
Yoka assure de son côté avoir digéré cet épisode. "Le combat qui m'est passé sous le nez, c'est des choses auxquelles je ne pense plus. Il faut rester focalisé sur (samedi)", explique-t-il.
"Quoi qu'il arrive, plus tu montes dans les classements, plus les opportunités vont venir. (...) Je sais que les choses vont continuer à se présenter à moi si je continue à faire mon travail."
A défaut de viser une ceinture et en attendant de se frotter au gratin mondial, Yoka, classé au 15e rang mondial de la catégorie-reine par le site de référence "boxrec", aura face à Bakole l'occasion de se mesurer à un adversaire qui le devance de deux rangs au classement.
- "Explosivité" -
Un défi de haut niveau pour le Parisien, qui n'a plus combattu depuis le 10 septembre (une victoire contre le Croate Peter Milas par KO au 7e round).
"Quoi qu'il arrive" samedi, il s'estime à un "tournant" de son ascension vers les sommets de la boxe mondiale.
"Bakole, c'est dans le top 15 mondial. On a dit qu'on visait le top 10, on s'en rapproche", affirme Yoka, qui a préparé ce combat du côté de Las Vegas, le temple de la boxe mondiale, sous les ordres de Virgil Hunter.
"A une échelle différente, on est à peu près au même moment de notre carrière. Lui comme moi, notre place est un peu plus haut dans les classements. On va avoir à cœur de le prouver samedi", affirme-t-il.
Pour Billy Nelson, l'entraîneur écossais de Bakole, "celui qui va gagner (samedi) franchira une grande étape dans sa carrière".
Yoka estime toutefois détenir les clés pour mettre le Congolais en difficulté. Face à son mètre 98, Yoka (2,01 m) se trouve "plus rapide" et "plus technique". A démontrer samedi aux alentours de 22h30.
G.Gopalakrishnan--DT