AEX
-4.9000
Sans le capitaine Kylian Mbappé, laissé à la disposition du Real Madrid, ni Antoine Griezmann, néo-retraité international, la France ne doit pas perdre sa boussole jeudi en Ligue des nations face à la modeste équipe d'Israël, une rencontre délocalisée à Budapest en raison de la guerre au Proche-Orient.
Depuis l'attaque du Hamas contre l'Etat hébreu le 7 octobre 2023 et la contre-offensive menée par l'armée israélienne dans la foulée dans la bande de Gaza, l'UEFA a interdit "jusqu'à nouvel ordre" l'organisation de matches en Israël. C'est donc en Hongrie, dirigée par le Premier ministre Viktor Orban, soutien d'Israël, que la sélection nationale dispute toutes ses parties "à domicile".
Les Bleus de Didier Deschamps vont ainsi découvrir la minuscule Bozsik Aréna de la capitale hongroise (8.200 places) où ils vont tenter de s'offrir un deuxième succès d'affilée après celui ramené de Lyon face à la Belgique (2-0), le 9 septembre.
Avec cette victoire contre les Diables Rouges, que les Français retrouveront à Bruxelles lundi, le sélectionneur pensait avoir chassé les gros nuages apparus après un Euro très décevant et un humiliant revers concédé face à l'Italie au Parc des Princes (3-1), le 6 septembre. Mais juste avant le début de ce rassemblement d'octobre à Clairefontaine, les adieux à la sélection de Griezmann ont jeté un froid avant que la polémique Mbappé ne vienne semer encore un peu plus le trouble au sein du groupe.
La superstar des Bleus, qui n'a pas été retenue pour "ne pas prendre de risque", selon Deschamps, après avoir été touchée à la cuisse gauche, a pourtant disputé une demi-heure avec le Real Madrid mercredi dernier à Lille en Ligue des champions avant d'être titulaire contre Villarreal (2-0), samedi en Liga.
- Absence de leaders -
Un mois après avoir déjà suscité le malaise en équipe de France par un comportement très distant et des prestations indignes de son statut, l'attaquant a de nouveau refait parler de lui, obligeant le sélectionneur à venir justifier son choix, lundi, dans une vidéo diffusée par la Fédération française de football (FFF).
"Le postulat de départ, c'est que les intérêts des clubs et les intérêts des équipes nationales divergent forcément à un moment, et il ne faut pas oublier que l'employeur c'est le club, pas la fédération", a détaillé Deschamps, ajoutant avoir préféré "privilégier l'intérêt du joueur sans le mettre en difficulté".
Des explications qui n'ont pas clos le débat, donnant même l'impression d'une emprise de plus en plus nette des grands clubs sur les équipes nationales. De quoi également brouiller un peu plus l'image du capitaine français, déjà sous le feu des critiques après un Championnat d'Europe totalement raté. Ce qui a poussé Deschamps à voler au secours de sa vedette mercredi en affirmant avoir "la certitude" qu'il était "attaché" aux Bleus.
Le sélectionneur a certes indiqué à maintes reprises vouloir utiliser la Ligue des nations pour "oxygéner" sa formation et voir à l'oeuvre des nouveaux éléments. Mais privé de Mbappé et de Griezmann, il est contraint d'aborder sans véritable leader ses deux prochaines échéances, Ousmane Dembélé, avec ses 51 sélections, faisant figure de joueur le plus capé alors que le brassard de capitaine sera porté jeudi par Aurélien Tchouaméni.
- Attaquants sous surveillance -
"Je ne sais pas si une page se tourne mais il y a une génération dorée qui arrête, une autre est en train d'émerger, c'est la nôtre. Il faut qu'on prenne de plus en plus de responsabilités sur le terrain, qu'on gagne des titres et qu'on écrive notre histoire à notre tour", a dit Tchouaméni mercredi.
Israël, qui a perdu ses deux premiers matches de Ligue des nations (3-1 face à la Belgique, 2-1 contre l'Italie), n'est pas de nature, sur le papier, à inquiéter la France. Mais l'absence de tauliers et de patrons techniques de la trempe de Mbappé et de Griezmann pourrait compliquer la tâche des vice-champions du monde, peu inspirés dans le jeu et sur le plan de la création ces derniers mois.
Si la défense, seul point positif de l'Euro, ne devrait pas trop souffrir contre la 79e nation au classement Fifa, c'est donc surtout les attaquants qui seront particulièrement sous surveillance. Les joueurs alignés jeudi auront intérêt à briller sous peine de relancer les interrogations récurrentes sur l'animation offensive et d'accentuer la pression sur le sélectionneur, déjà ébranlé par les récents résultats de l'équipe de France.
W.Darwish--DT