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Le Celtic a pris sa revanche sur les Rangers, son grand rival de Glasgow sacré la saison passée, en gagnant mercredi son 52e titre de champion d'Ecosse, un retour au premier rang permis par sa colonie japonaise unique en Europe.
Les "Gers" vont certes disputer la finale de la Ligue Europa contre l'Eintracht Francfort le 18 mai, mais dans la plus grande ville écossaise, ce sont les "Hoops" qui dominent.
Grâce à son match nul (1-1) face à Dundee United, le Celtic a conquis un nouveau titre national et décroché sa place pour la phase de groupes de la prochaine Ligue des champions, que l'Ecosse a récupérée après l'exclusion des équipes russes des compétitions européennes après l'invasion de l'Ukraine.
Le Celtic, vainqueur en 1967, n'y est plus apparu depuis 2017.
Il y a un an, peu de personnes imaginaient un tel redressement des "Bhoys", qui ont terminé à 25 points des Rangers la saison passée.
Après avoir tenté en vain de convaincre Eddie Howe, aujourd'hui à Newcastle, de les rejoindre, ils s'étaient "rabattus" sur Ange Postecoglou, un entraîneur australien de 56 ans.
L'ancien sélectionneur des "Socceroos" (2013-17) a été champion du Japon en 2019 avec les Yokohama Marinos, mais n'avait aucune référence sur le Vieux Continent.
- Les très bonnes affaires de Postecoglou -
Il a façonné à son image un effectif en grand besoin de revitalisation, avec 17 arrivées depuis sa prise de fonctions.
"Il ne s'agit pas seulement d'avoir des joueurs talentueux, il s'agit surtout d'avoir les joueurs adaptés à mon football", avait-il expliqué.
Postecoglou a fait profiter son club de sa connaissance de la J-League en recrutant les attaquants Kyogo Furuhashi et Daizen Maeda ou le milieu Reo Hatate - un filon encore peu exploité en Europe.
Acheté cet été pour environ 6 M EUR à Kobe, Furuhashi n'a pas tardé à devenir l'idole du Celtic Park avec 18 buts et 5 passes décisives en 31 matches, dont un doublé en finale de la Coupe de la Ligue qui a offert le trophée aux "Bhoys".
Il a été rejoint cet hiver par Maeda et Hatate, ainsi que par le milieu axial Yosuke Ideguchi, dont l'adaptation est plus lente.
"Ces transferts ne seraient pas arrivés sans Postecoglou", a expliqué l'AFP Sean Carroll, un expert du football japonais.
Au total, le Celtic a dépensé moins de 10 M GBP (12,5 M EUR) pour les quatre joueurs, "un vol à une échelle indescriptible", s'est étranglé Dan Orlowitz, journaliste sportif du Japan Times.
- Des retombées commerciales espérées -
"Il y a une part de fierté, chez les clubs japonais, à envoyer des joueurs en Europe. S'ils demandaient des sommes comparables à celles pour des joueurs déjà en Europe, les clubs ne viendraient pas recruter dans cette partie du monde car les joueurs sont perçus, à tort ou à raison, comme n'ayant pas encore le niveau nécessaire", a-t-il ajouté.
Le Celtic avait déjà eu une idole nippone avec Shunsuke Nakamura, de 2005 à 2009. Un passage marqué par trois titres de champion et un coup-franc direct mythique (1-0) contre Manchester United en Ligue des champions en 2006.
Si aucun des quatre joueurs du Celtic n'a l'aura de Nakamura, leur présence n'est pas passée inaperçue au pays.
Le compte Twitter officiel Celtic Japan (55.300 abonnés), lancé en juillet, a plus d'abonnés que le compte du Paris SG en japonais (47.200) et cela pourrait aussi offrir quelques retombées commerciales.
Des partenariats, plus modestes que ceux de Rakuten ou Yokohama Tyres avec le FC Barcelone ou Chelsea, pourraient voir le jour.
"Nous sommes très confiants, vu la qualité des joueurs et l'intelligence de l'entraîneur", a jugé Cesare Polenghi, président de Ganassa, la société qui gère la présence en ligne du Celtic au Japon.
I.Khan--DT